5. La Perte de l’Armée et de la Marine Ottomanes

5. La Perte de l’Armée et de la Marine Ottomanes

Bien que l’Empire ottoman ait la 4ème plus grande armée et la 3ème plus grande marine du monde sous le règne du sultan Abdulaziz, il perd rapidement le pouvoir lorsque le sultan Abdülhamid II accède au trône. Rappelons-nous encore une fois qu’Abdülhamid II a été soumis à une pression intense de la part de l’État profond britannique lorsqu’il était sultan. Les prouesses militaires intimidantes qui ont été réalisées pendant le règne du sultan Abdülaziz ont grandement inquiété l’État profond britannique. Quand un autre sultan est arrivé au pouvoir, qu’ils ont gardé sous pression, l’État profond britannique a pu obtenir ce qu’il voulait. Utilisant ses propres préoccupations concernant le trône et les rumeurs de coup d’État comme prétexte, le Sultan Abdülhamid II a retiré l’impressionnante marine ottomane. Il a ordonné que les navires soient ancrés à la Corne d’Or et les y a laissés pourrir.

Le premier Lord britannique de l’Amirauté, le second comte de Selborne, qui avait inspecté l’état de la flotte ottomane à cette époque, déclara qu’il n’y avait pas de marine !.137

Le sous-marin ottoman, le premier dans l’histoire à avoir tiré une torpille en immersion, a été laissé pourrir dans la Corne d’Or. L’Empire ottoman, qui était autrefois le chef de file de la course sous-marine dans le monde, était maintenant confronté à la perspective d’entrer dans la Première Guerre Mondiale sans un seul sous-marin. Un empire qui a écrit l’histoire a ruiné sa propre flotte sous l’influence de l’État profond britannique et il est entré dans la terrible décennie de guerres constantes, qui ont commencé avec les guerres des Balkans de 1912 et se sont terminées avec la Guerre d’Indépendance Turque en 1922, sans armée ni marine.

L’état épouvantable de la marine ne s’est manifesté que lorsque la Guerre gréco-turque a éclaté en 1897. Au début de la guerre, les officiers ont planifié le passage de la marine de la Corne d’Or aux Dardanelles comme un tour de force. Cependant, dès le début du mouvement, trois des huit chaudières du cuirassé Mesudiye ont explosé et la salle des machines de Hamidiye a été inondée. Les navires devaient se rencontrer au large de Yeşilköy, mais une simple bruine suffirait à ce qu’ils se perdent. Hamidiye se rendit à Lapseki au lieu des Dardanelles, tandis que le cuirassé Hizber s’était perdu. Deux jours plus tard, il a été retrouvé échoué sur l’île d’İmralı.138

Déjà dépourvu de marine au début de la Première Guerre mondiale, l’Empire ottoman se laissa une fois de plus séduire par les jeux de l’État profond britannique et ne reçut jamais les cuirassés Sultan Osman et Reşadiye de la Grande-Bretagne, bien qu’il les eût entièrement payés. Il est clair que l’État profond britannique avait déjà longtemps planifié en détail comment l’Empire ottoman serait détruit avec la Première Guerre mondiale.

5. La Perte de l’Armée et de la Marine Ottomanes
(1) La flotte Ottomane abandonnée à la corrosion dans la Corne d’Or.
(2) Les sous-marins sont devenus inutiles après avoir été retirés dans la Corne d’Or et abandonnés. En conséquence, l’Empire Ottoman a dû se joindre à la Première Guerre Mondiale sans un seul sous-marin.
5. La Perte de l’Armée et de la Marine Ottomanes
Le cuirassé Ottoman Mesudiye a rejoint la flotte Ottomane pendant le règne du sultan Abdülaziz. Cependant, il a été laissé pourrir pendant le règne d’Abdul Hamid II.

Le Rapprochement Turco-Russe et les Coups d’État Militaires

Après le début de la normalisation entre la Turquie et la Russie et la tentative de coup d’État du 15 juillet 2016 qui s’en est suivie, les gouvernements turc et russe ont redoublé d’efforts pour renforcer leur alliance. Les deux pays ont commencé à élaborer des stratégies communes en ce qui concerne les problèmes régionaux, notamment ceux qui concernent la région de la mer Noire et la Syrie.

Cette alliance, fondée sur le fait que seules les nations autochtones peuvent trouver des solutions aux problèmes régionaux, constituait un pas en avant précieux et un réel potentiel pour instaurer la paix tant attendue par le monde entier. Ce n’est certainement pas la première fois que les deux nations coopèrent : en 1833, le Traité de Hünkar İskelesi a renforcé la sécurité militaire des deux nations. Le sultan Ottoman Mahmud II et l’empereur Nicolas Ier de Russie ont compris qu’un tel traité pourrait bloquer les complots de pays tiers, notamment de la Grande-Bretagne. Selon le traité, si l’une des parties demandait une assistance militaire, l’autre l’apporterait avec tous les moyens nécessaires. En outre, selon la clause du traité classée secrète, en cas de guerre menée par un pays Occidental contre la Russie, l’Empire ottoman fermerait les Dardanelles à tous les navires de guerre, à l’exception de ceux de la marine Russe.

Bien que classés secrets, les États Européens ont acquis les détails du traité avec l’aide de John Ponsonby, Ambassadeur de Grande-Bretagne à Istanbul. Les menaces de guerre et les fortes pressions politiques en Europe ont conduit à la révocation du traité par la Convention de Londres sur les Détroits de 1841.

Un autre exemple du rapprochement russo-ottoman historique a eu lieu sous le règne du sultan Abdülaziz. Fils de Mahmud II, Abdülaziz considérait la Russie comme un allié et un ami proche et a lancé un processus d’alliance. L’Ambassadeur de Russie à Istanbul, Nikolay Pavlovich Ignatyev, a joué un rôle particulier dans ce processus. Cependant, encore une fois, un groupe d’officiers pro-britanniques organisa un coup d’État et renversa le sultan Abdülaziz. Sans surprise, la politique du nouveau sultan, Abdülhamid II, ainsi que celle de Midhat Pacha et de Said Pacha « l’Anglais », ont provoqué une nouvelle guerre entre l’Empire ottoman et la Russie, qui s’est soldée par la mort de 250 000 personnes.

Des complots et des projets similaires ont continué tout au long des 18ème et 19ème siècle et ont donné lieu à un total de 6 guerres. Au cours de ces guerres, les pays européens, dirigés par les Britanniques, se sont parfois rangés du côté des Ottomans et parfois du côté des Russes. Mais ils ont toujours empêché les deux pays d’être alliés.

L’État profond britannique qui a incité, provoqué et fomenté des guerres a parfois joué le rôle de médiateur dans les négociations de paix. Bien entendu, le seul vainqueur de ces négociations de paix a toujours été l’État profond britannique. Des innocents ont perdu la vie, des villes ont été détruites et, à la suite des complots de l’État profond britannique, les deux grands empires, l’Empire ottoman et l’Empire russe, ont été relégués aux oubliettes de l’histoire.

Au 20ème siècle, la Turquie a de nouveau reçu l’aide de son voisin du nord, la Russie. Par exemple, ce sont les Russes qui ont révélé l’existence des accords Sykes-Picot. Et pendant la Guerre d’Indépendance turque, la Turquie a bénéficié du soutien militaire et financier des Russes. En effet, en guise de remerciement, des statues de deux généraux russes, le général Mikhail Frunze et le maréchal Kliment Voroshilov, ont été érigées sur la place Taksim, au cœur d’Istanbul, ainsi que d’autres qui ont contribué à la victoire de la Guerre d’Indépendance. Les Russes ont une nouvelle fois aidé les efforts industriels turcs au cours des premières années de la République et ont contribué à la reconstruction de l’Anatolie déchirée par la guerre. La jeune République turque, cependant, a de nouveau été victime des complots de l’État profond, car chaque fois que les Turcs reconsolidaient leur amitié avec la Russie, des troubles civils et des coups d’État s’ensuivaient. Il est clair que l’État profond britannique n’a pas aimé l’amitié entre les Russes et les Turcs.

Au 21ème siècle, sous la direction du Président Poutine et du Président Erdoğan, les deux pays ont entamé une ère non officielle d’alliance dans les domaines de la politique, de l’économie et du commerce. Des projets de grande envergure ont été annoncés les uns après les autres, les Russes et les Turcs ont apprécié le confort de cette fructueuse amitié. Même le regrettable incident de l’avion abattu en décembre 2015 n’a pas pu éclipser cette solide amitié. Finalement, il est rapidement apparu que des flagorneurs utilisés par l’État profond britannique étaient à l’origine de cet incident. Les deux pays ont largement récolté les fruits de cette amitié, car ils ont veillé à maintenir leur alliance et ils ne s’étaient pas laissé déconcerter par les provocations extérieures. Les dirigeants des deux pays, faisant preuve de bon sens, ont renforcé leur alliance et déjoué les complots de l’État profond britannique.

Maintenant, notre plus grand avantage est la prise de conscience que le comploteur est bien l’État profond britannique. Connaître l’identité du soi-disant « cerveau » rendra totalement inefficace tout complot planifié contre les deux pays.

Il faut se rappeler que les empires qui ont bâti de grandes civilisations ne disparaîtront jamais complètement. En effet, les deux pays jouissent aujourd’hui d’une influence et d’un pouvoir considérables dans leurs régions. D’ailleurs, avec une population musulmane de 20 millions de personnes, la Russie abrite aujourd’hui une communauté musulmane plus grande que de nombreux pays islamiques. Compte tenu du potentiel de puissance actuel, il est évident que seule l’alliance russo-turque peut apporter une paix réelle dans les zones de conflit de la région. Par conséquent, il ne devrait pas être surprenant que certains milieux qui se nourrissent des guerres ciblent cette alliance. Pourtant, les 230 millions d’habitants de la Russie et de la Turquie ont le pouvoir de renforcer cette alliance et de poursuivre leurs objectifs communs.

Footnotes:

137. Michael Korda, Hero: The Life and Legend of Lawrence of Arabia, HarperCollins Publishers, New York, 2010, p. 246

138. Nejat Gülen, Şanlı Bahriye: Türk Bahriyesinin İkiyüz Yıllık Tarihçesi 1774-1973 [Honorable Navy: Two-Hundred-Year-Old History of the Turkish Navy, 1774-1973], 2001, Kastaş Publishing

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