Le Projet de 150 ans Visant à Affaiblir la Turquie

Le Projet de 150 ans Visant à Affaiblir la Turquie

Avant de commencer à étudier en détail la question Arménienne, qui a été un sujet controversé depuis la Première Guerre Mondiale, il est important de garder à l’esprit que tout ce qui s’est passé durant ces années a eu lieu au cours d’une guerre mondiale qui a coûté la vie à de millions de personnes. En conséquence, les deux parties ont énormément souffert.

La position officielle de la Turquie sur la question exige un examen des archives historiques, et la mise en place d’un comité international indépendant, qui examinera l’exactitude des allégations sur la base des documents historiques. Inutile de dire qu’il est important de revenir aux documents historiques pour que la vérité soit connue, que les allégations sans fondement puissent être éliminées et que la justice puisse être établie. Cependant, l’objectif le plus important devrait être de laisser le passé derrière et d’œuvrer à la reconstruction de notre amitié et notre fraternité. Il ne fait aucun doute que tant les Arméniens que les Turcs ont subi de lourdes pertes pendant la guerre, mais garder les rancunes et appeler les uns les autres pour rendre compte des événements des siècles passés n’est pas la bonne ligne de conduite. Les générations d’aujourd’hui devraient se concentrer sur la construction d’une union d’amour, qui apportera le bonheur à tout le monde.

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Les Arméniens sont des gens honnêtes, brillants et décents. Pendant des siècles, nous avons vécu ensemble comme une seule famille; ils ont été de grands atouts pour notre nation et ont fait de grandes contributions avec leurs caractères dignes de confiance, artistiques, éduqués et talentueux. Ils occupaient des postes administratifs de haut niveau non seulement dans le gouvernement Ottoman, mais aussi dans l’armée Ottomane. Cependant, l’État Profond Britannique a travaillé sans relâche pour arracher ce beau peuple loin de nous, pour rompre notre lien. De telles aspirations continuent même aujourd’hui. Cette organisation profonde a toujours utilisé la question Arménienne comme levier pour atteindre ses objectifs. Lorsque nous examinons l’histoire de la question Arménienne, il est important d’étudier attentivement ces points.

Nous consacrons tout ce chapitre à la question Arménienne dans l’Empire Ottoman, parce qu’elle a été principalement incitée, planifiée et orchestrée par l’État Profond Britannique. Les croyances erronées selon lesquelles « le nationalisme radical et les conflits entre les races apporteraient des améliorations », qui provenaient du Royaume-Uni et se sont propagées au reste du monde, causèrent de graves problèmes dans les communautés anatoliennes, comme elles l’ont fait parmi de nombreux peuples du Moyen-Orient. En particulier après la découverte de pétrole dans la région, l’importance géopolitique et géostratégique croissante de la région a stimulé encore plus l’État Profond Britannique et accéléré ses complots impliquant les populations régionales, y compris les Arméniens, les Assyriens, les Kurdes, les Arabes et les Turcs entre autres. Par de nombreux complots, l’État Profond Britannique a creusé un fossé entre nous et nos frères et sœurs Arméniens. Par conséquent, il est crucial de garder ce point à l’esprit et examiner attentivement les preuves présentées dans les pages suivantes.

Le Peuple Loyal ou ‘Millet-i Sadıka’

La première interaction entre les musulmans et les Arméniens d’Anatolie a eu lieu pendant le règne des quatre califes. Les musulmans sous le commandement d’Uthman ibn Affan sont arrivés au Caucase en 640 et ont pris le contrôle total de la région en 653. Mu’awiya, gouverneur syrien de l’époque et premier dirigeant et fondateur des Omeyyades, s’est abstenu d’adopter des politiques d’arabisation ou d’islamisation et a plutôt offert de vastes autonomies aux familles indigènes Nakharar.

Lorsque le Sultan Alp Arslan a vaincu l’armée Byzantine à la bataille de Manzikert en 1071, les portes de l’Anatolie ont été ouvertes aux Turcs. A partir de là, Turcs et Arméniens ont vécu côte à côte sur ces terres. Il convient également de noter qu’après la chute des Seldjoukides, l’Église Arménienne a maintenu sa présence sous les lois turques, iraniennes et mongoles jusqu’à ce que l’Emirat Ottoman construise l’union anatolienne.

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(1) Une dame Arménienne Ottomane aisée (2) Une équipe de football Arménienne à Istanbul

Lorsque le sultan Mehmed le Conquérant « Fatih » a pris Istanbul en 1453, une sorte d’âge d’or pour les Arméniens a commencé. Le Sultan Mehmed II, de son plein gré, invita Hovageem à Istanbul et établit un patriarcat arménien à côté du patriarcat grec en 1461. Hovageem était alors le chef spirituel des Arméniens. Suite à ce développement, le Patriarche fut déclaré chef de la communauté arménienne par le décret du Sultan et les Arméniens furent confiés à ses soins. Ce développement a incité les populations arméniennes du monde entier à venir à Istanbul et à former la forte communauté arménienne d’Istanbul. Après la conquête de l’Anatolie orientale et du Caucase du Sud pendant les règnes du sultan Sélim Ier et du sultan Suleiman Ier, la population arménienne des régions nouvellement conquises fut également incorporée dans la communauté d’Istanbul et rattachée au Patriarche d’Istanbul. Tout au long de l’histoire de la domination Ottomane, les Arméniens jouissaient de grandes libertés en matière de religion, de politique, d’économie et de culture.

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Pendant des siècles, Arméniens et Turcs ont vécu ensemble dans l’harmonie et la paix. Ils sont deux peuples frères de ces terres.

Les Arméniens, en tant que constituants non-musulmans d’un pays musulman, dignes de confiance, fiables et respectueux, étaient connus sous le nom du « peuple loyal » (Millet-i Sadıka). Ils formaient une partie précieuse et indispensable de la société Ottomane. Comme tous les autres citoyens Ottomans, ils jouissaient de nombreux droits et libertés dans l’Empire Ottoman, pratiquaient leur religion librement et sans aucune restriction dans les affaires et la vie sociale. C’est le chemin vers lequel le Coran nous guide.

Il y a certes, parmi les gens du Livre ceux qui croient en Allah et en ce qu’on a fait descendre vers vous et en ceux qu’on a fait descendre vers eux. Ils sont humbles envers Allah, et ne vendent point les versets d’Allah à vil prix. Voilà ceux dont la récompense est auprès de leur Seigneur. en vérité, Allah est prompt à faire les comptes. (Coran, 3:199)

Le Discours de Mesrob II Mutafyan de Constantinople, le 84ème Patriarche des Arméniens de Turquie

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Mesrob II Mutafyan, le 84ème Patriarche des Arméniens de Turquie, s’est exprimé lors d’un discours prononcé lors de la réception organisée à l’hôtel Hilton le 22 mai 1999:

… En 1461, seulement huit ans après que le sultan Mehmed le Conquérant a pris Istanbul, il a publié un décret et a établi le Patriarcat d’Istanbul. C’était une indication claire du caractère visionnaire du Sultan Mehmed II et d’autres Sultans Ottomans et de leur attitude compatissante envers d’autres croyances. En effet, Sultan Mehmed II fut le premier et dernier dirigeant de l’histoire à établir une autorité spirituelle pour les membres d’une autre religion … Alors que nous entrons dans le nouveau millénaire avec toutes les guerres et les conflits qui se déroulent dans le monde, nous pouvons mieux apprécier l’importance de cet incident qui a eu lieu il y a 538 ans et  mieux comprendre l’importance de l’amour et du respect pour les différentes religions et cultures.

Les Écrits de Mathieu d’Édesse [Urfa]

Mathieu, célèbre historien arménien d’Urfa, a décrit l’approche seldjoukide des Arméniens: « Le cœur de Malik-Shah était plein de compassion et de bonté pour les chrétiens. Il a traité les enfants de Jésus avec beaucoup de bonté. Il a apporté la paix, la richesse et le bonheur au peuple arménien ».Mathieu a également écrit ce qui suit après la mort du sultan Kilij Arslan:

La mort de Kilij Arslan a profondément attristé les chrétiens. Ce sultan avait un caractère noble et charitable.1

Ces exemples montrent clairement l’atmosphère paisible que les Arméniens ont connue pendant des siècles de leur coexistence harmonieuse avec les Turcs.

1. Mathieu d’Édesse, Urfalı Mateos Vekayi-namesi (952-1136), Chronique, no.129, p. 146

‘Le Territoire Arménien’ Comme Outil de Propagande

La question arménienne, qui est utilisée aujourd’hui par l’État Profond Britannique comme outil de propagande, repose sur l’allégation selon laquelle l’Anatolie orientale a toujours été une terre qui appartenait exclusivement aux Arméniens. Avant d’expliquer pourquoi la revendication est sans fondement, nous devons noter que l’État moderne de l’Arménie avec ses frontières actuelles est un voisin amical de la Turquie et ses citoyens ont été les frères et sœurs du peuple turc pendant près de 1000 ans. La Turquie respecte l’existence, les frontières et les droits internationaux de l’Arménie, comme c’est le cas avec ses autres voisins. Plus important encore, la Turquie souhaite que tous ces pays soient pérennes et forts.

Cependant, l’allégation ci-dessus faite par certains cercles que la région de l’Anatolie orientale de la Turquie est exclusivement Arménienne, contredit les faits historiques.

Selon cette allégation développée par l’Etat Profond Britannique, les Turcs ont été une force d’occupation sur les terres arméniennes à partir des Seldjoukides suivis par les Ottomans, et les ont même persécutés. Ces allégations suggèrent que la soi-disant oppression continue même aujourd’hui. Cependant, un examen attentif de l’histoire Turco-Arménienne commune révélera que ces allégations sont sans fondement. Il convient également de noter que les Arméniens n’avaient pas de telles revendications jusqu’à la Première Guerre Mondiale, lorsque l’Etat Profond Britannique a commencé sa propagande noire sur cette question.

Tout d’abord, l’allégation selon laquelle la région de l’Anatolie orientale de la Turquie est exclusivement un territoire arménien, ne reflète pas les faits historiques. La région en question, où les Arméniens vivaient autrefois en grands groupes, était une province perse de 521 à 344 av. J.-C., avant de faire partie de l’Empire macédonien de 344 à 215 av. J.-C., puis de l’Empire séleucide. Elle a ensuite changé de mains entre l’Empire Romain et l’Empire Parthe, puis devenue une province Sasanide et enfin une terre Byzantine. Après le 7ème siècle, la région a été contrôlée par le califat Omeyyade, suivi par la domination abbasside qui a continué jusqu’à la fin du 10ème siècle, lorsque l’Empire byzantin a repris les terres. Après le 10ème siècle, les Turcs sont arrivés dans la région.

Adnan Oktar Dit

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Adnan Oktar: Reconstruisons notre fraternité avec les Arméniens. Ouvrons les frontières avec l’Arménie, étreignons-nous les uns les autres. Ils étaient un des nôtres, nos frères à l’époque Ottomane. C’est toujours pareil; rien n’a changé. Ils sont le « peuple loyal ». Ce sont de bonnes personnes bien éduquées. [Tout le contraire] est faux; est un péché. Nous ne permettrons à personne de creuser un fossé entre nous. (Extraits de la conversation de Mr. Adnan Oktar sur A9 TV – 18 Décembre 2011)

Adnan Oktar: Ils [les responsables des deux pays] sont parvenus à un accord sur les visas et après un certain temps, il n’y aura pas non plus besoin de passeports. Ils discutent des derniers détails. Mais bien sûr, il est important d’éviter un langage qui pourrait les embarrasser [les Arméniens]. Ce sont de bonnes personnes qui attendent de la compassion et de l’amour. Ils veulent que le bon vieux temps revienne. Les Arméniens sont « le peuple loyal », « Millet-i Sadıka ». Nous avons confié nos soldats aux pachas arméniens et leur avons confié des postes clés dans les administrations. Il est important d’avoir une approche compatissante. Comparer les os, compter les os et les crânes, ce sont des choses très dangereuses. C’est une bonne chose, après que nous ayaons attiré l’attention sur le fait que c’était erroné, ils ont arrêté cette attitude. Dieu merci, c’est un bon développement. Nous devrions nous concentrer uniquement sur l’amour. J’ai dit qu’ils se retireraient du Haut-Karabakh et, en fait, ils le font. J’ai aussi dit que « Insha’Allah, ils ouvriront le corridor de Lachin » et en effet il est ouvert maintenant. Il assurera la liaison entre la Turquie et l’Azerbaïdjan. Par exemple, quand notre président est allé en Arménie, ce jour-là, ils ont éteint le feu éternel sur le mémorial. Alors ils y réfléchissent, ils savent et je crois qu’ils feront tout ce qui est nécessaire. Ils ne veulent que de l’amour et de la compassion sincères. Il est crucial d’éviter strictement toute déclaration sévère et accusatrice. Personnellement, quand je suis témoin d’un tel langage, cela m’embarrasse. Ils sont quelques personnes, prises au piège dans un petit pays. Bien sûr, nous les sauverons de là. Par la grâce de Dieu, notre union basée sur l’amour inclura entre autres Israël, la Chine, l’Azerbaïdjan, le Turkestan, le Kazakhstan, la Libye, le Maroc, la Tunisie et l’Algérie. (Extrait de la conférence de presse de Mr. Adnan Oktar – 17 Septembre 2009)

Les Arméniens sont un peuple ancien et civilisé qui a existé dans la région depuis l’antiquité. Tout au long de l’histoire cependant, ils ont soit vécu sous la domination de diverses autres nations, soit leurs propres États ont servi de zone tampon entre les grands empires de l’époque et ont été soumis suite à des interventions fréquentes. Les Arméniens continueront certainement à vivre en Anatolie orientale, qui sera toujours leur maison. Cependant, comme le montrent indiscutablement les données historiques, il serait erroné d’affirmer que l’Anatolie orientale est une région exclusivement arménienne où aucun autre peuple n’a jamais vécu.

L’historien arménien Kévork Aslan confirme cette vérité avec les mots suivants:

Les Arméniens vivaient comme des états féodaux. Ils n’ont pas de lien basé sur le sentiment d’une terre partagée. Ils n’ont pas non plus de liens politiques. Ils ne répondent qu’aux états féodaux où ils résident, et par conséquent leurs sentiments de patriotisme sont régionaux. Leurs liens ne sont pas fondés sur la politique, mais plutôt sur leur religion et leur langue communes.217

L’État Profond Britannique Commence à Manipuler Certains Arméniens

Un examen approfondi de la politique Britannique de l’Est dans la seconde moitié du 19ème siècle révélera les liens étroits que la Grande-Bretagne a tissés avec les peuples autochtones. Inutile de dire que ces liens n’étaient pas conçus pour aider ces personnes, mais plutôt pour s’assurer qu’ils pouvaient être manipulés pour servir les politiques Britanniques de la manière la plus ‘efficace’. Des centaines de Britanniques ont été envoyés dans la région à cette fin et ont mené des activités déguisées en « archéologues, érudits religieux, historiens ou enseignants ». Certains ont semé et nourri des idées de division dans la société, tandis que d’autres ont provoqué les chefs des communautés contre l’administration centrale. Les Arméniens, l’une des plus anciennes communautés d’Anatolie, sont devenus la cible principale des nombreux espions envoyés dans la région par la Grande-Bretagne à l’époque.

Le Traité de Berlin, signé le 13 juillet 1878 sous la pression des Britanniques, obligea les Ottomans à introduire des réformes en Roumélie (Terres Ottomanes en Europe) et dans les régions où vivaient les Arméniens. Ces réformes, qui en apparence apporteraient des droits et des libertés supplémentaires à la population régionale, ont en vérité marqué le début du contrôle de l’Etat Profond Britannique sur les Arméniens, une communauté chrétienne orthodoxe. Cependant, ce n’était pas une tâche facile de convaincre les Arméniens orthodoxes de s’allier avec les Britanniques protestants. En effet, la conversion en question a pris de nombreuses années, a nécessité de nombreux espions Britanniques, des missionnaires sectaires et une propagande intense à travers les médias occidentaux.

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Un érudit musulman avec les patriarches de Chypre et des Arméniens au 19ème siècle. L’Etat Profond Britannique cherchait à troubler cette union.

Le 29 novembre 1879, Emilius Clayton, qui était à l’époque Vice-Consul Britannique à Van, envoya à Londres un rapport selon lequel l’Etat Arménien ne devrait pas être fondé du tout, ou s’il allait être établi, le contrôle russe sur ce dernier ne devrait pas être autorisé. Le vice-consul a estimé que l’Empire Ottoman s’effondrerait et que les réformes devraient être orientées pour permettre l’établissement d’un État Arménien sous contrôle Britannique. Il a écrit: « Les Arméniens vont d’abord prospérer et devenir forts en tant que protectorat Britannique ou Européen, et se préparer politiquement. Ensuite, les Arméniens qui sont dans d’autres régions seraient transférés en Anatolie orientale pour augmenter la population Arménienne totale. Cependant, quelle que soit l’ampleur de la migration, ils resteraient toujours minoritaires. Ainsi, en seconde étape, la population turque serait progressivement chassée d’Anatolie orientale. Seuls les Kurdes et les Assyriens devraient y rester. Les Assyriens mettraient de côté leurs différences confessionnelles avec les Arméniens et se mélangeraient avec eux. Les Kurdes, d’un autre côté, ‘seraient obligés de se comporter sous la menace des armes’ et contraints de vivre avec les Arméniens. Tout cela serait entrepris sous la domination Ottomane, dans le cadre de l’application des réformes. Et quand le temps viendra et que l’Empire Ottoman s’effondrera, un Etat indépendant sera fondé pour les Arméniens. Mais comme cet État précaire ne pouvait survivre seul, il devrait vivre sous (l’hégémonie Britannique) ».218

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Les armes utilisées par les gangs Arméniens. L’Etat Profond Britannique a poussé ces gangs à se rebeller contre l’Empire Ottoman.

Le plan semblait fonctionner. Sous prétexte de superviser les efforts Ottomans pour améliorer les droits des chrétiens, la Grande-Bretagne a envoyé des consuls dans diverses provinces Ottomanes. Habituellement choisis parmi les soldats de haut rang, ces consuls sont sortis des limites de leurs fonctions et ont mené des activités de renseignement dans la région. Pire encore, sur la base de fausses informations, ils ont provoqué, organisé et armé certains de nos citoyens Arméniens, avant de les inciter ouvertement à se rebeller.

Au début, il y avait de sérieux problèmes de confiance et de communication entre les Consuls Britanniques et la communauté Arménienne en raison des différences confessionnelles. Pour que les dits consuls/espions gagnent la confiance des Arméniens, il fallait d’abord que les Arméniens deviennent protestants. Pour parvenir à cette fin, certains missionnaires américains ont été envoyés dans la région, principalement à Mardin. Ces efforts ont irrité les populations locales et les Églises Orthodoxes Orientales. D’autre part, les Consuls Britanniques offraient une protection aux missionnaires et aux nouveaux convertis protestants. Inutile de dire que cette protection n’a pas été offerte par respect pour leur foi, mais plutôt en raison d’objectifs stratégiques concernant la région.

Ce n’était certainement pas la première fois que cette stratégie était appliquée sur les terres Ottomanes. Ahmed Hamdi, alors officier du district de Tekirdağ, a émis l’avertissement suivant au sujet du danger imminent:

La communauté protestante de Tekirdağ a déclaré qu’ils étaient sous la tutelle Britannique. Pendant ce temps-là, le Consul Britannique continue de se mêler de tout, prétendant que les protestants sont sous la protection de son pays et souhaite les avoir sous son contrôle. Comme son attitude cause des problèmes et de la confusion dans la ville, on peut dire, à moins que des précautions soient prises, que la communauté Arménienne passera sous la domination Britannique après avoir été convertie au protestantisme. Puisque le désir du Consul est de gagner la loyauté de la communauté Arménienne et qu’un tel développement sera préjudiciable à notre pays en tous points, nous avons besoin des instructions urgentes du Premier Ministre quant à la façon dont nous devrions procéder à propos de ce problème. Nous vous prions de bien vouloir nous indiquer comment procéder en ce qui concerne la communauté protestante.219 (21 Août 1858, Officier du District de Tekirdağ, Ahmed Hamdi)

La Base de l’État Profond Britannique pour les Émeutes Arméniennes: Chypre

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Pièce de monnaie chypriote de 1890
avec la photo de la Reine Victoria

Avant le traité secret de Chypre de 1878, censé temporairement transférer Chypre sous l’autorité des Britanniques, 45 000 Musulmans et quelque 100 000 non-musulmans vivaient sur l’île. Les Arméniens, les Grecs, les Juifs et un petit nombre de Nazaréens constituaient la population non Musulmane. Certains Britanniques, soi-disant missionnaires, travaillaient activement sur l’île pour influencer cette population Chrétienne. Quand les Britanniques ont réussi à obtenir le contrôle de l’île, ils ont ouvert une école pour les Arméniens pour gagner leur confiance. Cela marqua le premier pas vers l’ambition profonde de l’État Profond Britannique d’utiliser Chypre comme base pour la question Arménienne. À tel point que les mouvements de résistance Dashnak et Hunchak, à l’origine de nombreuses émeutes, ont été organisés à Chypre. La Société des Amis de l’Arménie et la Fondation du Comité des Réfugiés Arméniens étaient basées à Chypre, alors que certains groupes arméniens anatoliens provoqués par des émeutes étaient de plus en plus dirigés et gérés depuis Chypre. Sivasliyan, qui était à la tête du Parti révolutionnaire hunchak basé en Grande-Bretagne et avocat à Famagouste, rassemblait avec enthousiasme les Arméniens de l’île contre l’Empire Ottoman et tentait de les convaincre de participer aux émeutes sur le continent.

Chypre n’était pas seulement un centre culturel et social utilisé pour inciter certains groupes Arméniens; C’était également un centre logistique important pour l’insurrection. Les Arméniens Ottomans et les Arméniens Européens qui sympathisaient avec les émeutes communiquaient via Chypre. De même, les Arméniens pro-émeutes qui ont fui à l’étranger ou qui ont l’intention de retourner en Anatolie pourraient le faire en secret par via Chypre. Après avoir participé à des émeutes à Alep, Diyarbakır, Bitlis, Hakkari et Van, les rebelles Arméniens embarqueraient à Iskenderun et à Mersin pour se rendre à Chypre. Ils ont facilement changé d’identité, profité de la protection Britannique et sont partis en Europe ou aux États-Unis.

Des armes achetées par certains groupes Arméniens en Europe ont également été expédiées à des insurgés Arméniens via Chypre. L’opération entière a été orchestrée, contrôlée et guidée par l’État Profond Britannique. Chypre n’était pas seulement proche de l’Anatolie; C’était également une menace pour diverses villes Ottomanes de la Syrie moderne et des frontières du Liban, en raison de la présence de certains rebelles Arméniens, qui utilisaient l’île comme base. Cependant, les Ottomans n’avaient pas l’infrastructure nécessaire pour empêcher ce trafic ou même pour surveiller ces activités.

Notons encore une fois que les personnes mentionnées ici étaient des insurgés Arméniens opérant sous le contrôle de l’État Profond Britannique. Il est vrai que certains de nos citoyens arméniens ont été influencés par l’État Profond Britannique et ont choisi une mauvaise voie. Cependant, la plupart de nos citoyens arméniens de l’époque sont restés fidèles à leur pays, l’Empire Ottoman, et ont refusé de succomber aux mensonges de l’État Profond Britannique. Ces personnes décentes ont continué à vivre en Turquie en paix et en sécurité après la fondation de la République de Turquie et constituent toujours une partie précieuse de notre pays.

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Les Arméniens de Tomarza, Kayseri, en train de s’entraîner à Chypre, au camp de la Légion Arménienne de Monagra

Émeutes Régionales avant la Première Guerre Mondiale

L’État Profond Britannique protège ses intérêts en Anatolie orientale en utilisant la stratégie de mobilisation de groupes de la communauté Arménienne contre les Ottomans. C’est un fait confirmé aujourd’hui par de nombreux historiens occidentaux et Arméniens. Au début, les efforts de l’État Profond Britannique ont échoué parce que les Arméniens ne se plaignaient pas de l’administration Ottomane, car ils vivaient depuis des siècles en paix. Par conséquent, de nombreuses organisations créées à des fins de provocation ont échoué et ont disparu avec le temps. Elles ont repris leurs activités et ont cherché à prospérer dans des pays autres que l’Empire Ottoman.

Louise Nalbandian, une propagandiste moderne de premier plan sur la question Arménienne, a décrit le but de ces groupes rebelles avec les mots suivants: « L’Agitation et la terreur étaient nécessaires pour ‘élever l’esprit du peuple (Arménien)’… Les gens devaient également être incités contre leurs ennemis et ‘profiter’ des actions de représailles de ces mêmes ennemis … Le parti avait pour objectif de terroriser le gouvernement Ottoman … «  220 En d’autres termes, un groupe d’Arméniens provoqué par l’État Profond Britannique dans les émeutes en Anatolie à choisi la ‘terreur’ comme méthode. En effet, à la suite de la création de ces groupes rebelles, des émeutes ont éclaté en Anatolie et de nombreux habitants innocents – Turcs, Kurdes, Assyriens et Arméniens – ont perdu la vie tandis que l’Anatolie a perdu sa paix.

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Arméniens à Chypre (1878)

Les Arméniens étaient un peuple libre principalement occupé par l’art et le commerce sous la domination ottomane. Ils jouissaient de la pleine liberté religieuse, avaient leurs propres églises, adoraient de la façon dont ils voulaient et avaient leurs monastères où ils formaient leur propre clergé. Ils n’étaient pas obligés de servir dans l’armée. En d’autres termes, l’Empire Ottoman leur avait fourni des siècles de paix et de sécurité sans précédent. Cependant, à mesure que l’Empire Ottoman entrait dans sa période de déclin, l’État Profond Britannique avait également préparé pour eux un rôle sur mesure. Certains groupes de la communauté Arménienne étaient censés se rebeller contre l’Empire Ottoman. L’État Profond Britannique était bien conscient que le peuple Arménien n’avait pas l’intention de se rebeller et qu’il devait donc trouver un moyen de les provoquer.

George H. Hepworth, un journaliste américain qui a voyagé en Anatolie orientale, se souvient dans ses mémoires de ce que les Arméniens lui ont dit:

Ah, nous étions un peuple heureux autrefois. Nous … avions de gros intérêts commerciaux, nous étions satisfaits et prospères. Mais le Traité de Berlin! Et l’ingérence de l’Angleterre! Si l’Europe nous laissait tranquille, nous aurions peut-être encore un avenir…221

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Une vue de Chypre au 19ème siècle

Alors que l’Empire commençait à perdre de sa force, l’atmosphère paisible commença à se dissiper et laissa place à un climat d’hostilité et d’émeutes nourris par l’État Profond Britannique. Les Arméniens, qui n’ont jamais été touchés par des mouvements rebelles et nationalistes jusque-là, ont été provoqués par l’État Profond Britannique, qui a joué sur leurs différentes croyances et ethnies. Afin de provoquer la communauté chrétienne Arménienne contre les musulmans, l’État Profond Britannique a commencé à diffuser la propagande selon laquelle les Arméniens étaient opprimés et que leur émeute serait le soulèvement du soi-disant ‘peuple opprimé’. Les affrontements et les effusions de sang apparaîtraient comme une issue naturelle de ce plan insidieux.

Le général Mayewski, consul général de Russie à Van et Bitlis, se souvient de la sédition et de la provocation effrontée de l’État Profond Britannique:

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Cette magnifique mosquée Néo-Baroque se trouve à Ortaköy, Istanbul. Elle a été commandé par le Sultan Abdulmejid et a été conçu par l’architecte Arménien Nigoğos Balyan en 1853.

L’Europe devait voir que les Chrétiens de Turquie – cette fois les Arméniens – étaient opprimés et tyrannisés par les Turcs. C’est ce qui s’est passé avec la Serbie et la Bulgarie auparavant et le plan était d’utiliser les Arméniens de la même manière… La propagande était comme ceci: ‘Ce n’est qu’avec du sang que les Arméniens peuvent être libres. Faites couler le sang, l’Europe vous protégera’. Ils étaient convaincus qu’il devait y avoir un bain de sang. Ils étaient convaincus qu’une fois le sang arménien versé, l’Europe se précipiterait pour protéger les Arméniens. Si cela n’avait pas été le cas, il n’y aurait pas eu autant de violence. Si le désir d’autonomie n’avait pas été fort, des milliers de vies seraient-elles sacrifiées sur ordre de Londres?222

La politique de soulèvement séparatiste de l’État Profond Britannique est devenue plus claire et visible au fil du temps. Le Premier Ministre Britannique, Gladstone, qui a pris ses fonctions en 1880, a déclaré que ‘servir les Arméniens, c’est servir la civilisation’ et a fait allusion à la politique de l’Etat Profond Bitannique en affirmant que les Arméniens devraient avoir l’indépendance pour que l’Est puisse progresser et atteindre l’illumination. Il ne devrait pas être surprenant que le gouvernement Gladstone ait réuni des Arméniens, les ait aidés à s’organiser et les a encouragé en promettant le soutien Britannique à leur nouvel État.223 Cependant, leur préoccupation n’était ni de protéger les Arméniens, ni d’apporter l’illumination à l’Est. Le véritable objectif était de diviser le Moyen-Orient en parties plus petites, en espérant que ce serait plus facile à contrôler.

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Une école Arménienne formant des artistes

L’historien Süleyman Kocabaş a décrit ce fait bien connu avec les mots suivants:

La violence arménienne a éclaté en Anatolie orientale. Selon les récits des témoins étrangers, les rebelles Arméniens communiquaient secrètement avec les consuls Britanniques de la région. Le général Mayewski, qui était le consul de Russie à Van, a écrit à ce sujet. Le journaliste américain George H. Hepworth, qui a voyagé en Anatolie orientale en 1896, qui a marqué l’apogée des émeutes Arméniennes, mentionne également les liens entre les Britanniques et les Arméniens dans ses mémoires. Il écrit que la principale raison des affrontements sanglants entre Musulmans et Arméniens dans la région a été les rebelles Arméniens qui venaient d’autres pays et dit: « Pendant ce temps, les révolutionnaires font tout ce qui est en leur pouvoir pour rendre de nouveaux attentats possibles. C’est leur objectif avoué. Ils pensent que s’ils peuvent inciter les Turcs à tuer davantage d’Arméniens, exceptés eux-mêmes, l’Europe sera obligée d’intervenir et que le royaume Arménien se rétablira… L’Angleterre les a loués, les a incités à fournir un nouvel effort. Ils se faufilent dans un village à l’abri de la nuit, attisent ceux qui vont les écouter, déclarant que si les gens se livraient à une révolte ouverte, les puissances se précipiteraient pour les aider. »224

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Arméniens Ottomans engagés dans l’art et l’artisanat.

En effet, les rebelles arméniens en question ont organisé un grand rassemblement en 1896 à Liverpool, où Gladstone a prononcé un autre discours enflammé qui a semé plus de graines de sédition parmi les Arméniens. 225

Selon William L. Langer, ancien président du département d’histoire de l’Université d’Harvard, « l’Angleterre est plus responsable des meurtres de sang-froid [en Turquie] qui ont pratiquement exterminé les Arméniens que tous les autres pays réunis« .226

Les émeutes Arméniennes gérées et supervisées par les Consuls Britanniques en Anatolie ont atteint leur apogée en juillet et août 1895. Les émeutes Arméniennes qui ont éclaté en 1895 étaient les suivantes: le 29 septembre à Divriği, le 2 octobre à Trabzon, le 6 octobre à Eğin, le 7 octobre à Develi, le 9 octobre à Akhisar, le 21 octobre à Erzincan, le 25 octobre à Gümüşhane, le 25 octobre à Bitlis, le 26 octobre à Bayburt, le 27 octobre à Maraş, le 29 octobre à Urfa, le 30 octobre à Erzurum, le 2 novembre à Diyarbakır, le 2 novembre à Siverek, le 4 novembre à Malatya, le 7 novembre à Harput, le 9 novembre à Arapgir, le 15 novembre à Sivas, le 15 novembre à Merzifon, le 16 novembre à Antep, le 18 novembre à Maraş, le 22 novembre à Muş, le 3 décembre à Kayseri et le 3 décembre à Yozgat.

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Ecole Maternelle Arménienne de Kayseri Talas – 15 juin 1911

L’impact de Certains Soi-Disant Missionnaires sur la Communauté Arménienne

Les Consuls Britanniques racontaient constamment des mensonges sur l’administration Ottomane à nos citoyens Arméniens et montraient les Britanniques comme leur sauveur. Pour parvenir à cette fin, ils parcouraient les villages Arméniens et diffusaient leur propagande. Un télégramme envoyé de la province d’Adana au ministre de l’Intérieur décrit très clairement ces activités séparatistes des consuls:

Le Capitaine Cooper, le Consul Adjoint Britannique à Adana, a été missionné uniquement pour superviser les questions des citoyens Britanniques comme un vice-consul ordinaire selon le décret impérial publié par l’État Britannique. Cependant, depuis le premier jour où il est arrivé ici, il s’est présenté comme le défenseur des opprimés. Il a demandé aux gens qui ont perdu devant les tribunaux d’aller le voir, il accepte les pétitions et les suggestions des commerçants et des plaignants, en leur promettant de les aider. Il va ensuite interroger les procureurs sur leurs décisions et dit: « Pourquoi le tribunal a-t-il pris cette décision? », Il calomnie l’Empire Ottoman devant les plaignants et tente de gagner leur confiance en louant la justice Britannique. Ses actions ont dépassé les limites du tolérable… Les rumeurs ont commencé à circuler ici que cet endroit sera laissé aux Britanniques comme Chypre leur a été remise et c’est pourquoi le consul est venu en premier lieu, et que Kozan, Zeytun, Dersim et Van seraient confiés à la gestion autonome d’un gouverneur Arménien qui s’appellerait l’Arménie comme en Bulgarie. Il n’est pas nécessaire d’expliquer à quel point ce développement est dangereux pour l’indépendance et la juridiction de l’Empire Ottoman et comment il nuira à l’ordre et à la sécurité du pays. Si la situation continue, les opinions des citoyens changeront complètement et les choses deviendront encore plus dangereuses. Ne pas avoir d’instructions sur la façon dont nous devrions procéder en ce qui concerne ces développements me laisse dans un état de confusion et de trouble, car mon sens du devoir et mon désir de protéger la dignité du gouvernement exigent que je prenne des mesures. S’il vous plaît veuillez m’envoyer vos instructions détaillées quant à ce qui devrait être fait.227 (15 décembre 1879)

Après un certain temps, les activités mentionnées dans le télégramme ci-dessus ont commencé à affecter certains Arméniens. Alors que beaucoup de nos citoyens Arméniens sont restés fidèles à l’État, certains d’entre eux, bien que peu nombreux, ont été influencés par l’État Profond Britannique. Pour son projet de démantèlement de l’Empire Ottoman, l’État Profond Britannique avait besoin de renseignements de l’Anatolie. Ces rebelles Arméniens qui travaillaient sous le contrôle de l’État Profond Britannique ont été la cinquième branche des opérations de renseignement Britanniques entre 1890 et 1922. Pendant la bataille de Gallipoli (bataille des Dardanelles), ainsi que les incidents Arméniens à Adana et les émeutes de 1915, les services de renseignement Britanniques et les rebelles Arméniens ont travaillé en étroite collaboration, car ces rebelles Arméniens, qui vivaient en Anatolie depuis très longtemps, connaissaient l’Anatolie comme les Turcs. En d’autres termes, l’insurrection Arménienne a fourni les renseignements indispensables à l’État Profond Britannique pour sa guerre totale contre l’Empire Ottoman. L’exploitation et le recrutement de certains Arméniens que l’Etat Pofond Britannique avait réussi à tromper n’était rien d’autre que la mise en œuvre d’un plan élaboré depuis près de 100 ans.

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L’église Catholique Arménienne Surp Boğos,
ouverte pendant l’Empire Ottoman, existe toujours
et accueille nos frères et sœurs Arméniens,
même aujourd’hui.

Campagne de Dénigrement par les Médias Britanniques

La première étape du problème artificiel créé entre Turcs et Arméniens, qui avaient vécu ensemble fraternellement pendant des siècles, était de provoquer la communauté Arménienne contre l’Empire Ottoman. Au cours du Congrès de Berlin en 1878, les parties ont discuté de la défense des Arméniens comme moyen de pression contre la Russie, et le Lord Salisbury a proposé de garantir les droits des Arméniens et une amélioration urgente de leur situation. Ces suggestions ont constituées le 61ème article du traité de Berlin. Inutile de dire que l’amélioration des conditions de vie de toutes les communautés, pas seulement des Arméniens, est et devrait être le souhait et l’ambition de chaque personne consciencieuse. Cependant, l’État Profond Britannique ne se préoccupe pas du bien-être des Arméniens ou de tout autre peuple. Il ne se préoccupe que de ses propres intérêts.

Parallèlement, les efforts de lobbying se sont accélérés en Grande-Bretagne et les écrivains Arméniens ont été encouragés à écrire contre les Ottomans et à se joindre à la propagande anti-Ottomane.

Par exemple, un Arménien nommé Agopyan, agissant sur les instructions de Lord Salisbury, a commencé à publier un journal à Londres appelé Haiasdan, tandis que des journaux célèbres tels que The Truth, appartenant à Henry Labouchère, ont commencé à répandre de fausses nouvelles que les Arméniens étaient opprimés par les Ottomans en raison de leur identité chrétienne. Bien que le gouvernement Ottoman ait demandé aux tribunaux locaux d’empêcher de telles nouvelles, la campagne de diffamation s’est poursuivie sous le prétexte de la liberté d’expression.

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(1) Une peinture dans un magazine français décrivant l’émeute Arménienne dans l’Empire Ottoman
(2) Une église Arménienne construite à l’époque Ottomane à Izmir (1915)
Certains de nos frères Arméniens, avec lesquels nous vivons dans la paix depuis des siècles, ont participé aux émeutes contre l’Empire Ottoman à la suite de la sédition de l’Etat Profond Britannique.

Ce sont des actions délibérées qui visaient à créer une opinion publique négative en Europe contre l’Empire Ottoman, dans le but d’augmenter la pression sur le gouvernement. Certains politiciens Britanniques, en particulier Gladstone, ont prononcé des discours incendiaires à la Chambre des Communes contre les Ottomans et ont affirmé sans aucune preuve réelle que ‘les chrétiens étaient persécutés’. À tel point que le Times a commencé à diffuser des mensonges comme : les chrétiens sont tués, des églises et autres édifices Chrétiens sont pillés et la situation devient de plus en plus dangereuse chaque jour.

Le diplomate Ottoman Salih Münir Pasha, dans son rapport envoyé au Bureau Administratif de Sa Majesté au palais Yıldız, a décrit la propagande comme suit:

Lorsque les développements actuels sont soigneusement examinés, il devient clair que la Grande-Bretagne travaille dur pour atteindre certains objectifs qui porteront préjudice aux intérêts de l’Empire Ottoman. Les actions du parti de Gladstone et la publication de journaux liés au groupe Salisbury sont délibérément conçues pour rendre leurs mauvaises intentions acceptables aux yeux du public.228(Londres, 4 septembre 1889, Salih Münir)

L’État Profond Britannique a également utilisé l’émeute de Sasun lancée par certains Arméniens en 1894 pour renforcer sa propagande noire. Soudain, les médias Européens ont été inondés d’articles diffusant le mensonge sur le prétendu massacre d’Arméniens par des Turcs. Des rassemblements anti-Ottomans et anti-Musulmans ont commencé à éclater dans diverses villes Européennes, à la suite de ces informations unilatérales et inexactes. L’opinion publique Européenne était familiarisée avec la prétendue idée de ‘sauver les Arméniens des Turcs’. Cependant, les faits étaient cachés aux yeux du public: l’État Profond Britannique cherchait à faire tomber l’Empire Ottoman et à diviser l’Anatolie et le Moyen-Orient en parties plus petites, dont il espérait qu’elles seraient plus faciles à contrôler. Tous ces efforts ont été conçus pour aider sa cause.

PEINTURES DE PROPAGANDE

NE REFLÈTE PAS LA VÉRITÉ

Le Projet de 150 ans Visant à Affaiblir la TurquieL’état Profond Britannique, en tant que méthode de propagande noire, a veillé à ce que les médias Européens publient des peintures provocantes suggérant que les Ottomans persécuteraient les Arméniens.

La machine de propagande de l’État Profond Britannique a veillé à tirer parti de chaque incident. Les petits incidents ont été largement exagérés et chaque problème a été transformé en actualité avec des exagérations et des interprétations inexactes. Des journaux Britanniques comme le Times, le Standard, le Daily Telegraph et le Daily Chronicle étaient remplis de commentaires et d’articles biaisés contre l’Empire Ottoman et les Turcs. Gladstone, de son côté, avec ses discours enflammés mais vides, continuait à rallier les politiciens Britanniques et le public contre les Ottomans.

Les rapports de Gerald H. Fitzmaurice, qui travaillait comme interprète à l’ambassade Britannique de l’époque, seraient prétendument basés sur ses observations lors de son voyage à travers l’Anatolie et auraient servi de munitions imaginaires à la guerre de propagande noire. Ses rapports, pour la plupart étaient fictifs, publiés au nom de la diplomatie Britannique, influençaient également d’autres ambassadeurs étrangers. Désormais, l’État Profond Britannique a obtenu le soutien non seulement de son public, mais aussi d’autres pays Européens, faisant d’eux des acteurs dans la mise en œuvre de ses plans. Un siècle plus tard, de nouvelles méthodes de preuves similaires réapparaîtront dans l’occupation de l’Iraq, comme moyen pour former une opinion publique en faveur de la mobilisation des forces militaires internationales.

Le chapitre concernant « les prouesses de propagande de l’État Profond Britannique et son réseau médiatique mondial » examinera plus en détail comment l’État Profond Britannique a transformé la question Arménienne artificielle en propagande médiatique.

Les Émeutes du 19ème Siècle et la Guerre Imminente

Les émeutes Arméniennes dans l’Empire Ottoman étaient essentiellement organisées par trois groupes rebelles: le parti Arménagan fondé par Meguerditch Portoukalian en 1885, la Fédération révolutionnaire arménienne (le parti Dashnak) et le parti social-démocrate Hunchak fondé par Avédis Nazarbekian. Les partis Dashnak et Hunchak étaient des groupes de gauche et les Hunchaks ont surtout fondé leurs principes sur le Manifeste Communiste de Karl Marx. Alors que les partis Arménagan et Dashnak étaient basés dans l’Empire Ottoman, le siège du Hunchak était basé à Londres.

Avec une mentalité révolutionnaire de sang-froid, le parti Dashnak a directement incité les émeutes Arméniennes. Il était également responsable des émeutes de Sasun et de Van, du braquage de la banque Ottomane à Istanbul et de nombreux massacres en Anatolie orientale. Ils ont également fondé la tristement célèbre ‘Black Cross Society’ pour tuer tout Arménien qui ne soutenait pas leurs émeutes. Le nom a été choisi car après que les membres du gang aient tué leurs victimes, composées d’Arméniens épris de paix, ils mettaient le signe de la croix sur le front de leur victime. Après que le sang ait séché, il devenait sombre; d’où le nom. En outre, c’est le parti Dashnak qui a organisé les quatre brigades d’Arméniens Ottomans qui ont combattu pour l’armée Russe pendant la Première Guerre mondiale. Après que l’Armée rouge eut pris le contrôle de l’Arménie soviétique, sur l’ordre de Staline, des dizaines de milliers d’Arméniens dachnak furent tués par des pelotons de tir ou exilés. Comme les lecteurs l’ont vu à plusieurs reprises tout au long du livre, l’État Profond Britannique a donné la mort à quiconque croise leur chemin et les Arméniens n’étaient pas différents.

La première émeute Arménienne qui a été déclenchée par la sédition Britannique a été l’émeute de Zeitun en 1879. Le choix de Zeitun comme emplacement était particulièrement remarquable car c’était une région montagneuse connue pour ses gangs. Il est important de noter que ces gangs étaient des criminels hors la loi et ne représentaient certainement pas les Arméniens pacifiques qui vivaient dans les terres Ottomanes.

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Il est important de ne pas confondre les gangs Arméniens qui se sont rebellées contre l’Empire Ottoman avec nos frères et sœurs Arméniens qui faisaient partie de l’Empire. Les gangs se composaient généralement de voyous qui vivaient dans des régions montagneuses et qui étaient pris au piège des mensonges de l’Etat Profond Britannique.

Thomas Davidson Christie, un missionnaire américain, a écrit dans sa lettre datée de janvier 1879 que la plupart des Arméniens qui vivaient dans la région de Zeitun étaient des gangsters:

Zeitun possède une population de 8-10 mille habitants. Les gens de Zeitun sont connus pour leur brutalité et leur cruauté… et ils détestent les Turcs. Il y a douze ans (1867), lorsque M. Montgomery se rendit pour la première fois à Zeitun, le prêtre de Zeitun provoqua des gens et le missionnaire Montgomery et son compagnon furent arrachés de leurs chevaux, battus et lapidés. Il y avait aussi un autre homme à Zeitun qui avait été battu parce qu’il s’était converti au Protestantisme. Les voyous de Zeitun n’ont pas non plus montré de bonnes manières sous la domination Turque. Finalement, ils se sont rendus, mais avant cela il y a eu des moments où ils ont forcé les soldats Turcs à se retirer. Cependant, ces émeutes n’étaient pas pour la liberté. Ils ne voulaient pas de liberté légale. Leurs chefs étaient des chefs de gangs brutaux. Ils ont pillé les biens turcs et chrétiens. Ils se battaient également toujours entre eux, et ces combats étaient toujours très sanglants.229

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Arméniens vivant à Yeşilköy à l’époque Ottomane

Clairement, ces voyous rebelles ne représentaient pas les Arméniens pieux et loyaux qui ont vécu pacifiquement sous la domination Ottomane pendant des siècles et se sont impliqués avec bonheur dans leurs activités artistiques et commerciales. Au contraire, ces criminels armés et hors la loi ont fourni aux mercenaires que l’État Profond Britannique devait utiliser contre l’Empire Ottoman.

Zeitun a été témoin de deux grandes émeutes, l’une pendant la guerre Russo-Turque (1877-1878) et l’autre juste après la guerre en 1879. Le pontife de l’église Arménienne d’Izmir a déclaré qu’une église Arménienne allait être établie à Zeitun sur la base des résolutions du Congrès de Berlin et que les Britanniques leur enverraient de l’argent et des armes à cette fin. Cette rhétorique a joué un rôle dans la deuxième émeute. L’Anglais Said Pacha, qui était alors ministre de la Marine, a écrit dans son mémoire que Patrick Henderson, Consul Britannique à Alep, était derrière les émeutes.

Au cours de l’émeute de Zeitun, des bandes armées ont pris pour cible des villages musulmans et des nouvelles de massacres parvenaient régulièrement de la région. Quelque 600 musulmans de la région, qui en ont assez de ces attaques, ont entrepris d’affronter les rebelles pour tenter de défendre les musulmans à Zeitun. Voyant qu’une guerre civile se préparait, la Sublime Porte envoya des troupes dans la région pour mettre fin aux émeutes. Pour mieux comprendre ce qui s’est passé, voyons ce que le chef des voyous, Babek, a écrit à Henderson, le Consul Britannique à Alep. Le gouverneur de Maraş Mazhar Pacha a intercepté la lettre, une preuve précieuse.

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(1). Rebelles Arméniens
(2). Une vue de Zeitun où l’émeute Arménienne a eu lieu

Au Consul Britannique à Alep,

Son Excellence le Consul, qui est venu à Zeitun pour l’exploration,

Nous sommes prêts à frotter nos visages sur le sol et à embrasser vos pieds d’ici jusqu’à là-bas … Seul Dieu qui est au Ciel et nous sur Terre sommes au courant de la rencontre que nous avons eue avec vous. Nous n’avons pas encore bénéficié du compte rendu de la réunion que nous vous avons donné à la Chambre du Patriarche Serkis. Nous attendons toujours. Nous avons fait tout ce que vous avez ordonné. Vous savez aussi que nous n’avons jamais désobéi à vos commandements. Vous nous avez dit: ‘Après mon départ, laissez les membres du gang venir s’installer ici librement, pour ne pas souffrir dans les montagnes. Si un fonctionnaire du gouvernement vient et ose les attraper, vous devriez résister et laissez-moi savoir afin que je puisse informer les autres de votre résistance’. Mais dès que nos hommes quittent Zeitun, ils sont tués. S’il vous plaît envoyez-nous une réponse urgente. Que devrions nous faire?…

Dans votre lettre, vous avez informé de la nomination d’un officier de district chrétien et que des fonctionnaires seraient choisis parmi nous. Cependant, selon ce que nous avons entendu, les nouveaux officiers vont être musulmans. Si cela est vrai, nous ferons nos préparations en conséquence. Nous ne devrions pas être laissés à l’aveugle comme avant. Nous sommes sous vos ordres. Longue vie à vous. S’il vous plaît, faites quelque chose pour que nos membres arrêtés soient libérés dès que possible. Nous acceptons de payer tous les frais que vous encourrez. Tous nos villages environnants et nous sommes du côté de votre nation… Comme vous l’avez ordonné, nous avons livré les armes que nous avons reçues du gouvernement à Patvili Effendi… Devrions-nous agir comme avant ou garder un profil bas? S’il vous plaît laissez-nous savoir de toute urgence.230

Les mesures prises par Saïd Pacha ont mis fin à l’émeute de Zeitun. Plus encore, une amnistie générale a été déclarée pour couvrir tous les Arméniens, y compris les chefs des émeutes, tandis que l’État indemnisait toutes les pertes personnelles. Il convient de noter que le pacha, responsable des mesures qui ont conduit à l’amnistie, même pour ceux qui ont tué de nombreuses personnes, portait le surnom ‘English’. Cependant, Saïd Pacha a bien deviné que ce ne serait pas la fin de ces émeutes:

Les habitants de Zeitun agissent ainsi de manière rebelle parce que les Européens favorisent constamment les chrétiens et surtout parce que les Britanniques protègent les Arméniens et voient les musulmans comme fautifs. Il ressort clairement de la lettre que M. Henderson, Consul Britannique à Alep, a envoyé des gangsters à Zeitun pour encourager les rebelles. Les Arméniens autour de Van et d’Alep se rebellent et se plaignent auprès des ambassadeurs étrangers; Il ne fait aucun doute que cela vise clairement à construire une province Arménienne autonome dans le futur. Cela ne va pas se passer du jour au lendemain. Cependant, si nous ne faisons rien pour l’empêcher maintenant, l’Europe nous demandera de nommer un gouverneur Arménien à Van. Ensuite, nous devrons y affecter un gouverneur Arménien comme nous l’avons fait au Liban et en Crète.231

Les prédictions de Pacha se sont réalisées. Bedros Kapamajian devint le premier maire arménien de Van en 1912 et, en 1915, les Russes nommèrent l’Arménien Aram Manukian comme gouverneur.

Rappelons-nous encore une fois: Nous sommes toujours fiers d’avoir des gouverneurs Arméniens. Nous avons eu beaucoup de pachas et de grands vizirs Arméniens tout au long de notre histoire. Les membres précieux de notre nation – les Arméniens, les Kurdes, les Bosniaques, les Circassiens, entre autres – ont occupé des postes importants dans l’administration et le peuple Turc en a toujours été fier. Cependant, dans ce cas, il s’agissait simplement d’une tactique sournoise employée par l’État Profond Britannique, et c’est la raison pour laquelle ils sont critiqués ici. (Il convient de noter que l’incitation Russe des gangs Arméniens était également un plan de l’État Profond Britannique). La plupart des gouverneurs nommés ont été employés comme agents dans une opération visant à arracher certaines régions de l’Empire Ottoman. C’était un complot flagrant et un piège. De plus, les rebelles Arméniens en question n’ont jamais été des citoyens loyaux de l’Empire, mais ils ont choisi d’être des flagorneurs de l’État Profond Britannique. Apparemment, l’État Profond Britannique n’a eu aucune difficulté à trouver des sbires parmi la communauté Arménienne, comme il n’a pas pu le faire dans l’Empire Ottoman.

Campagne du Caucase Pendant la Première Guerre Mondiale

Bien que ce soit une démarche complètement erronée, en temps de guerre, la plupart des belligérants considèrent que tous les moyens sont acceptables pour parvenir à leur fin, ce qui revient généralement à protéger leur population. Les guerres peuvent rendre les gens raisonnables et rationnels; déraisonnables et irrationnels, tandis que la cupidité pour la victoire ou la quête de la protection de son propre peuple peut les conduire à commettre des atrocités. C’est ce qui est arrivé aux Turcs et aux Arméniens alors que les deux nations fraternelles ont commis une erreur tragique et se sont affrontées au milieu de l’horrible histoire de la Première Guerre mondiale.

L’historien et démographe Américain Justin McCarthy rapporte qu’entre 1821 et 1922, cinq millions de Musulmans Européens ont été chassés de leurs terres et qu’un nombre similaire d’entre eux ont été massacrés lors des soi-disant guerres d’indépendance, parrainées par l’Europe. Ce massacre ethnique des Musulmans a eu lieu pendant les mouvements indépendantistes Serbe et Grec, pendant la guerre Russo-Turque de 1877-78, la guerre des Balkans en 1912, les émeutes Arméniennes en Anatolie Centrale, l’invasion Grecque et enfin la guerre d’indépendance Turque. Dans son rapport pour la fondation Carnegie Endowment, Michael Mann écrit que le massacre ethnique de l’époque était si choquant que rien, avec une même ampleur, n’avait jamais eu lieu auparavant en Europe.232 L’historienne Maria Todorova déclare également que plus d’un million de Musulmans ont quitté les Balkans au cours des trois dernières décennies du 19ème siècle et se sont installés en Turquie.233 Beaucoup de ces martyrs Ottomans ne sont même pas connus aujourd’hui. Le projet de l’État Profond Britannique visant à chasser les Turcs de l’Europe vers l’Asie a provoqué une cruauté et une sauvagerie si choquantes.

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Des scouts Arméniens en tête de l’armée Russe sur le front du Caucase. Les gangs Arméniens ont rejoint les Russes et se sont battus contre l’armée Ottomane.

Certains Arméniens trompés par l’État Profond Britannique ont joué un rôle important dans le plan de bannissement des Turcs. L’historien Justin McCarthy estime à 260 000 le nombre de morts Musulmans de l’époque, tandis que Kemal Karpat indique que le nombre de martyrs a atteint 300 000. Certains Arméniens soutenus par l’État Profond Britannique sont devenus les plus grands partisans de la campagne de l’armée Russe de l’époque dans le Caucase. L’État Profond Britannique a estimé que l’éclatement de l’Empire Ottoman était plus bénéfique pour ses intérêts et qu’il était donc ‘sorti de la voie des Russes’ avant d’inciter les Turcs et les Russes; les Turcs et les Arméniens à se battre les uns contre les autres. À la fin de ces guerres et massacres horribles et brutaux, l’État Profond Britannique a toujours été le seul gagnant.

Alors que les cuirassés Britanniques et Français lancent leur attaque sur Gallipoli en 1915, l’armée Russe avait commencé à envahir l’Anatolie Orientale. En collaboration avec l’armée Russe, certains groupes Arméniens ont été encouragés par l’État Profond Britannique à attaquer les soldats Ottomans. En conséquence, l’armée Ottomane devait lutter non seulement contre les armées régulières, mais aussi contre la guérilla Arménienne. Lorsque 80 000 soldats de la 3ème armée sont devenus martyrs à Sarıkamış Erzurum au cours de l’hiver 1915, la défense Turque s’est affaiblie, permettant à l’armée Russe et aux rebelles Arméniens de progresser. Les partis Dashnak, Arménagan et Hunchak, qui opéraient sous le contrôle direct de l’État Profond Britannique, organisaient les émeutes Arméniennes. Selon le rapport du New York Times du 14 novembre 1922, le nombre d’Arméniens qui ont combattu aux côtés des Alliés a atteint près de 200 000.

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Une photo qui prouve comment des gangs Arméniens se sont alliés aux Russes pour lutter contre l’Empire Ottoman pendant la Première Guerre Mondiale. À la suite de leur promesse, des bandes Arméniennes se sont battues du coté des Russes lors de la bataille de Sarikamish.

Les instructions suivantes du chef des Dashnak à ses partisans éclairent la politique que certains Arméniens rebelles ont poursuivie pendant la guerre:

Dès que les Russes ont franchi les frontières et que les armées Ottomanes ont commencé à se retirer, vous devriez vous révolter partout. Les armées Ottomanes seront donc placées entre deux feux: si les armées Ottomanes prennent l’avantage sur les Russes, d’autre part, les soldats Arméniens devraient quitter leurs unités Ottomanes avec leurs armes, former des forces de bandits et s’unir aux Russes…234

L’émeute Arménienne de février 1915 a entraîné le martyre de la quasi-totalité de la population Musulmane de la ville de Muş. Selon les archives de l’armée Turque, le nombre de martyrs a atteint 20 000. Après cette émeute et de nombreuses autres grandes et petites émeutes, l’Empire Ottoman a convoqué le patriarche Arménien, des membres du parlement Arménien et des personnalités influentes de la communauté Arménienne et leur a demandé de faire les efforts nécessaires pour mettre fin aux émeutes.

Cependant, au lieu de ralentir, les choses ont empiré. En mars 1915 notamment, les massacres de Mahmudiye, Saray et Perakal à Van, ainsi que les émeutes de Zeitun et de Bitlis, ont rendu la situation dans la région extrêmement instable. Cependant, ce qui s’est passé à Van était la goutte d’eau qui fait déborder le vase. En avril, quelque 30 000 Arméniens se sont rebellés dans la région et lorsque les soldats Ottomans n’ont pas réussi à mettre fin à la rébellion, les rebelles ont remis la clé de la ville au général Russe Yudenich en mai.

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Des gangs Arméniens qui ont rejoint l’armée Bulgare pendant la guerre des Balkans sous la direction d’Antranik Ozanyan.

L’infirmière Käthe Ehrhold décrit les incidents du printemps 1915 au cours desquels elle travaillait à l’orphelinat dirigé par le père Johannes Spörri et son épouse Irene Spörri:

20 000 personnes vivaient alors à Van. À l’approche des Russes (20 avril 1915), les Arméniens ont pris les armes qu’ils cachaient et ont commencé à se battre. Une grande guerre civile, une guerre des frères, a éclaté dans la ville. Des combats de rue ont eu lieu pendant des jours. Lorsque les Russes se sont approchés de la ville, les Turcs ont décidé d’évacuer la ville; les civils et les militaires ont dû quitter la ville en une nuit. Seules les femmes, les personnes âgées et les malades sont restés. Le jour suivant, lorsque les gangs Arméniens et les Russes se sont emparés de la ville, les Arméniens ont massacré les femmes, les personnes âgées et les malades Turcs, incapables de s’échapper. En tant que chrétiens dévoués, ils devaient d’abord remercier Dieu de leur avoir accorder ce jour de victoire. Mais ils ne l’ont pas fait; Je considère les meurtres qu’ils ont commis le premier jour de l’indépendance comme un grand péché.

Les Arméniens ont saisi les propriétés restantes des Turcs et ont commencé à les utiliser comme si elles étaient leurs propres propriétés. Maintenant, à la place des villageois Arméniens, des femmes Turques des villages voisins ont commencé à venir dans mon orphelinat. Nous avons pris ces femmes rassemblées par les Russes sous notre protection dans l’orphelinat. Sinon, ces femmes pauvres auraient été victimes de la première personne qui aurait croisée leur route. Nous n’avons pas pu aider suffisamment ces femmes, car maltraitées et violées par les membres du gang, elles tremblaient terriblement de peur.235

Hans Freiherr von Wangenheim, ambassadeur d’Allemagne à Istanbul, a rapporté les incidents au ministère allemand des Affaires étrangères:

Les Arméniens vivant dans la province de Van ont manifesté et attaqué des villages Musulmans et la forteresse. L’unité Turque dans la forteresse a perdu 300 soldats et des combats de rue ont duré plusieurs jours, entraînant la perte de la ville entre mains des rebelles. Le 17 mai 1915, les Russes occupèrent Van, les Arméniens passèrent du côté ennemi et commencèrent à massacrer des Musulmans. À l’heure actuelle, 80 000 Musulmans fuient en direction de Bitlis.236

L’État Profond Britannique a Apporté la Plus Grande Destruction aux Arméniens

Avant de commencer l’examen de la réinstallation massive des Arméniens après ces émeutes, rappelons brièvement ce qui s’est passé au siècle précédent:

Lorsque l’émeute grecque éclata en 1826, la Sublime Porte assigna des politiciens, des officiers militaires et des bureaucrates Arméniens à des postes laissés vacants par les Grecs. À tel point qu’au 19ème siècle, dix-neuf ministres Arméniens étaient dans le gouvernement Ottoman et vingt-neuf Arméniens Ottomans servaient en tant que Pachas, ce qui était le plus haut rang dans l’administration. Trente-trois Arméniens ont été élus membres du Parlement, tandis que sept ambassadeurs Arméniens et onze Consuls Arméniens représentaient le Sultan Ottoman dans diverses régions du monde. Des centaines de bureaucrates Arméniens ont occupé des postes clés au Ministère de l’Intérieur, des Affaires Etrangères, de la Chambre des Comptes, des Finances et de la Poste. C’étaient des Chrétiens qui vivaient dans les terres Ottomanes, librement connus et reconnus comme des Arméniens. Ils ont eu une vie confortable sans aucune menace d’oppression, de pression ou d’assimilation, et ont pu accéder aux plus hautes fonctions de l’administration. La plupart du temps, les troupes Turques étaient confiées à des Pashas Arméniens.

Au cours de ces années, l’Eglise Arménienne dans l’Empire Ottoman avait un vaste pouvoir. Leurs écoles et leurs biens immobiliers étaient protégés par l’État. Cependant, les Arméniens qui vivaient en Russie à la même époque ne jouissaient pas de tels droits. Au contraire, la Russie Tsariste avait fermé 320 écoles Arméniennes, tandis que le gouvernement russe saisissait toutes les propriétés de l’Église Arménienne. En 1909, près de 4 000 Arméniens croupissaient dans des prisons tsaristes à la suite d’accusations politiques, et quelque 3 000 autres furent exilés.237

Avant que l’État Profond Britannique ne commence à mettre en œuvre ses projets sinistres, l’Empire Ottoman a été pendant des siècles une terre de paix et de sécurité pour nos frères et sœurs Arméniens. Ils pratiquaient librement leur religion et menaient une vie riche grâce à leur commerce. Ils étaient les citoyens Chrétiens de l’Empire Ottoman et n’étaient pas différents des autres citoyens Ottomans. Cependant, le mensonge des ‘minorités persécutées’ que l’État Profond Britannique a propagé après avoir décidé de faire tomber l’Empire Ottoman, et a réussi à influencer nos frères Arméniens en raison de la propagande intensive et de la provocation. Comme les lecteurs le verront dans le chapitre suivant, l’État Profond Britannique, en tant que maître de la manipulation et de la propagande, a réussi à tromper les masses en utilisant les médias du monde entier. Au cours de ces années, l’Empire Ottoman n’avait aucun pouvoir pour contrer cette propagande noire, car il était en train de s’effondrer. Cet état affaibli a fourni une opportunité nécessaire à ceux qui cherchent à nous séparer de nos frères et sœurs Arméniens.

Les Faits Sur la Réinstallation de Masse Arménienne

L’objectif fondamental des mouvements de résistance – en grande partie socialistes – Hunchak et Dashnak, créés vers 1890, était d’obtenir l’indépendance des Arméniens par la révolution. Lorsque l’Empire Ottoman a décidé d’entrer en guerre avec l’Allemagne en 1914, certains Arméniens sous l’influence de ces mouvements, se sont alliés aux Russes, aux Britanniques et aux Français. En conséquence, ces Arméniens ont déclenché des émeutes dans trente-trois régions différentes, au cours desquelles des milliers de Turcs, Kurdes et Assyriens ont perdu la vie. Ces émeutes ont plongé l’empire dans une atmosphère de désordre complet et de tourmente.

Venant de perdre les Balkans en 1912, l’Empire Ottoman était confronté à de nombreux problèmes sur différents fronts: massacres et déportations massives en Bulgarie et dans le Caucase et seulement en 1914, plus d’un million de Turcs ont dû quitter Erevan et Tbilissi. Seulement 702 000 seraient retournés.

Le 24 avril 1915, la Sublime Porte a ordonné l’arrestation de 253 dirigeants des gangs Arméniens responsables des émeutes. 180 d’entre eux ont été envoyés dans différentes prisons. L’administration Ottomane a décidé que la population Arménienne devrait être relocalisée dans diverses zones éloignées qui n’étaient pas liées aux conflits. Si la rationalité de la décision de transférer la population Arménienne a révélé un jugement discutable sur la manière dont la sécurité nationale était gérée, il est clair que cette décision était fondée sur le désir de garantir la sécurité des civils Arméniens innocents qui avaient déjà souffert à cause de la situation. De nombreuses femmes, enfants et personnes âgées qui vivant dans des zones de conflit ont eu des difficultés à se procurer de la nourriture, de l’eau potable ou une assistance médicale en raison des émeutes, alors que beaucoup d’autres ont perdu la vie dans des attaques de gangs. Pour cette raison, les Arméniens qui vivant près des zones de conflit ont été transférés en Syrie, un territoire Ottoman du sud.

Le Projet de 150 ans Visant à Affaiblir la Turquie
Les Arméniens sont nos frères et sœurs et, avec leurs talents artistiques, ont grandement contribué à l’économie Ottomane pendant des années.

La décision du Conseil des Ministres Ottoman du 30 mai 1915 témoigne de la juste approche de l’administration Ottomane à ce sujet. À tel point que la décision a introduit des mesures strictes pour aider les citoyens déplacés, notamment une protection minutieuse de leurs vies et de leurs biens, des allocations -des fonds pour les réfugiés- pour leurs besoins, des biens et des terres en fonction de leur situation, des maisons construites par le gouvernement, l’aide humanitaire, y compris la nourriture, l’équipement, les fournitures médicales, les contrôles médicaux quotidiens, le transport par train pour les femmes, les enfants et les personnes malades, entre autres. En outre, il a été déclaré que toute tentative d’attaque des Arméniens sur leur chemin serait punie de la manière la plus sévère en cour martiale.

La question Arménienne a été fabriquée en tant que propagande de l’État Profond Britannique, qui était en guerre avec l’Empire ottoman. Aujourd’hui, pour des raisons politiques similaires, le mensonge est toujours maintenu en vie. Une telle propagande et de tels mensonges propagés par les médias et les agents secrets seront traités plus en détail dans le prochain chapitre.

Le Projet de 150 ans Visant à Affaiblir la Turquie
(1) Le théâtre ottoman dirigé par l’Arménien Mardiros Minakyan à l’époque ottomane
(2) artisans arméniens

Les Arméniens sont nos frères, nos sœurs, nos amis; ce sont nos citoyens. L’État Profond Britannique a joué un jeu très sinistre pendant la guerre et a opposé les frères et les a déchirés. Nous n’avons jamais été satisfaits du fait que les Arméniens devaient quitter ces terres, même si c’était une condition du statu quo. À ce stade, il est à la fois important et souhaitable que les petits-enfants de nos frères et sœurs qui ont dû partir pendant ces jours reviennent en Turquie pour vivre à nouveau heureux avec leur peuple frère, les Turcs. Nous avons hâte de voir les jours où la frontière entre la Turquie et l’Arménie sera ouverte et nos frères et sœurs reviennent pour reprendre leur vie en Turquie, comme leur propre pays, quand ils le souhaitent, et continuent à montrer leur excellence dans les arts et le commerce comme auparavant. Lorsque cela se produira, non seulement nous serons réunis, mais les plans néfastes en cours de l’État Profond Britannique seront déjoués.

‘Règlement du 10 juin 1915 sur la réinstallation et la subsistance des Arméniens et autres détails pertinents’ dans le cadre de la loi sur la relocalisation et la réinstallation adoptée le 27 mai 1915
Ce règlement régit les questions relatives à l’hébergement et aux provisions des Arméniens qui ont été transférés dans d’autres régions en raison des conditions de guerre et d’autres circonstances politiques extraordinaires.

Article 1: Les agents locaux seront chargés du transport des personnes qu’on a jugé nécessaire de les réinstaller ailleurs.

Article 2: Les Arméniens déplacés seront libres d’emporter avec eux tous leurs meubles et leur bétail.

Article 3: Les agents locaux postés aux postes en route vers les destinations sont responsables de la protection de la vie et des biens des Arméniens déplacés, ainsi que de leur hébergement, de leurs provisions et de les aider à obtenir le repos nécessaire. En cas de négligence ou de comportement laxiste en ce qui concerne cette assistance, tous les agents seront tenus pour responsables.

Article 4: Selon la situation, les Arméniens qui arrivent aux endroits spécifiés doivent être installés dans les maisons des villages existants ou dans les villes/villages à construire pour eux dans les zones désignées par les autorités locales. Une attention particulière doit être apportée pour s’assurer que les villages ont de bonnes conditions sanitaires et sont construits dans des lieux propices à l’agriculture et au développement.

Article 5: S’il n’y a pas de zones vacantes, non réclamées, adaptées aux villages situées dans les zones appartenant à l’État, les villages et villes appartenant à l’État peuvent être désignés comme zones d’installation.

Article 6: Les villages et villes où s’installeront les Arméniens et les villages à construire pour les Arméniens doivent se trouver à au moins 25 km des liaisons ferroviaires de Bagdad et des autres chemins de fer.

Article 7:Les Arméniens à installer dans les villes et villages existants et les Arméniens à installer dans des villages nouvellement construits doivent être enregistrés correctement au registre d’état civil. Les registres doivent inclure les noms de famille, l’âge, la profession, l’origine et le nouvel emplacement, ainsi que tous les autres détails pertinents concernant le ménage.

Article 8:Les personnes installées dans des zones désignées ne sont pas autorisées à se rendre à d’autres endroits sans l’autorisation de la commission compétente et des autorités locales de sécurité.

Article 9:Les autorités locales couvriront toutes les dépenses des Arméniens jusqu’à ce qu’elles obtiennent leur résidence permanente et que toutes les dépenses qu’ils pourraient engager, jusqu’à ce que les maisons soient construites pour ceux qui en ont besoin, soient payées par le biais du fonds pour les réfugiés.

Article 10: Les commissions des réfugiés, représentées par des administrateurs civils expérimentés et des directeurs dans les domaines pertinents, seront chargées de répondre aux besoins des Arméniens, que ce soit en matière de réinstallation ou de subsistance. Ils sont également responsables de la protection de leur santé et pour assurer leur confort. Pour les zones où il n’y a pas de commission des réfugiés, elles doivent être établies conformément au communiqué sur les réfugiés.

Article 11:Sous réserve que les permis soient obtenus auprès du Ministère, les habitants et les gouverneurs seront chargés d’effectuer les procédures d’installation, de fournir des services rapidement et de désigner des agents chargés de la réinstallation et de la subsistance.

Article 12: Toutes les familles relocalisées doivent disposer de suffisamment de terres, en tenant compte de leur situation financière antérieure et de leurs besoins actuels.

Article 13: Les commissions de réfugiés sont responsables de la sélection et de la distribution des terres.

Article 14: Après détermination de la superficie et des limites des terrains désignés, ceux-ci doivent être remis à leurs nouveaux propriétaires en échange d’un document temporaire, et doivent être enregistrés de manière ordonnée dans le titre de propriété.

Article 15: Les agriculteurs et les travailleurs qualifiés, qui en ont besoin, recevront une quantité appropriée de capital ou d’équipement.

Adnan Oktar Dit

idd 404 AdnanOktar The 150 Year Old Project to Weaken Turkey Adnan OktarL’inimitié entre les Arméniens et nous, les Turcs, est très inutile. Ces événements se sont produits il y a des années. Les deux côtés ont énormément souffert. Les gens ont traversé beaucoup de choses. C’est le destin de Dieu. Ils ne devraient pas s’approcher les uns des autres avec des sentiments de vengeance et de rancune. Nous ne voulons pas de revanche. Nous ne voulons pas de compensation. Nous voulons juste être frères, être amis. Maintenant c’est de l’histoire. Le passé est le passé. Maintenant c’est une nouvelle génération; il y a des jeunes. Parler du passé nous retiendra en arrière. Nous les étreindrons avec compassion. Nous voulons qu’ils soient riches et paisibles. Cette approche va résoudre le problème une fois pour toutes.

(Extrait de l’interview de M. Adnan Oktar sur l’agence de presse APA, 16 août 2008)

Les Preuves Disent la Vérité

Il y a beaucoup d’historiens et de politiciens qui disent la vérité sur ce qui s’est passé pendant la réinstallation arménienne. En particulier, de nombreux observateurs impartiaux présents dans la région au cours de cette période ont révélé à quel point le gouvernement Ottoman avait agi de manière extrêmement sensible et prudente sur la question. Edward Nathan, le Consul des États-Unis à Mersin, a déclaré: « Bien qu’il y ait quelques problèmes dus à la foule, le gouvernement s’occupe systématiquement de cette question avec beaucoup de soin, ne tolère ni la violence ni le désordre, fournit des bons d’aide suffisants aux migrants, et aide ceux qui sont dans le besoin ».238 Cependant, les nouvelles qui ont été servies au public occidental étaient très loin de la vérité. En dépit de ces témoignages impartiaux, Henry Morgenthau, Ambassadeur des États-Unis à Istanbul, a rapporté les événements dans son pays de manière complètement déformée et certains médias américains l’ont utilisé contre les Turcs.

De toute évidence, les émeutes arméniennes et les événements qui ont conduit à la relocalisation des Arméniens ont été orchestrés par l’État Profond Britannique. De nombreuses personnes sensés sont conscientes de ce fait et ont fait des déclarations claires en réponse aux allégations infondées proférées contre l’Empire Ottoman:

Norman Stone: Historien Britannique renommé

Les dirigeants des partis Dashnak et Hunchak sont responsables de tous ces incidents. Ils ont comploté comme le personnage principal dans les « Démons » de l’écrivain Dostoïevski, dans une tentative de défendre des intérêts politiques. Cependant, ils n’ont apporté que la destruction au peuple Arménien.

Cependant, il faut garder à l’esprit la vérité suivante: il y avait sept millions de Turcs dans le Caucase, en Crimée et dans les Balkans et la plupart d’entre eux ont perdu la vie. Nous ne nous en souvenons pas du tout. À cause de cela, nous sommes complices du racisme.239

Lettre de l’Ambassadeur Britannique Sir Philip Currie au Ministère des Affaires Etrangères, 28 mars 1894

Le but des révolutionnaires arméniens est de susciter des troubles, de provoquer les Ottomans à réagir à la violence et de faire intervenir les puissances étrangères…

Les comités révolutionnaires visent à susciter le mécontentement général et à amener le gouvernement et le peuple turcs à réagir par la violence, attirant ainsi l’attention des puissances étrangères sur les souffrances supposées du peuple Arménien et les amener à agir pour rétablir la situation.240

Le Projet de 150 ans Visant à Affaiblir la Turquie
Mark Lambert Bristol

L’amiral Mark Lambert Bristol, Haut-Commissaire Américain en Turquie et Commandant du Bataillon de la Marine Américaine entre 1919 et 1927

… Je vois que des rapports circulent librement aux États-Unis, que les Turcs ont massacré des milliers d’Arméniens dans le Caucase. Ces rapports sont répétés si souvent que cela fait bouillir mon sang. L’organisation ‘Near East Relief’ obtient les rapports de Yarrow et de notre propre peuple américain, ce qui montrent absolument que de tels rapports Arméniens sont absolument faux. La diffusion de ces faux rapports aux États-Unis, sans réfutation, est un scandale et fait certainement plus de mal aux Arméniens que de bien. Je pense que nous devrions décourager les Arméniens dans ce genre de travail, non seulement parce que c’est faux, mais aussi parce qu’ils se font du mal…241

Hovannès Katchaznouni, Premier ministre du Premier Gouvernement de la République d’Arménie et dirigeant du parti Dashnak

… Nous avons embrassé la Russie de tout cœur sans aucune contrainte. Sans aucune base de fait solide, nous pensions que le gouvernement Tsariste nous accorderait un gouvernement autonome plus ou moins large dans le Caucase et dans les vilayets (subdivisions administratives) Arméniennes libérées de la Turquie pour récompenser notre loyauté, nos efforts et notre soutien. Nous avions créé une atmosphère d’illusion dense dans nos esprits. Nous avions implanté nos propres désirs dans l’esprit des autres; nous avions perdu notre sens de la réalité et avons été emportés par nos rêves. …

Cependant, il est important que nous ne puissions pas trouver des mesures appropriées pour améliorer notre situation tant à l’intérieur qu’à l’extérieur avant et après la guerre, à laquelle nous avons participé avec les promesses qui nous ont été faites (Première Guerre mondiale)… Nous ne pouvions pas prendre les mesures administratives pour établir l’ordre dans les régions que nous occupions et nous étions obligés de prendre les armes. Nous avons envoyé des armées, incendié, démoli et massacré …242

H. A. Arslanian

Manifestement, les engagements Britanniques concernant l’Arménie, comme ceux accordés aux Arabes concernant la Syrie, la Mésopotamie et la Palestine, étaient avant tout un moyen pour encourager les efforts de guerre Arménienne, d’impressionner favorablement les pays neutres et faire en sorte que l’ennemi, l’Empire ottoman, s’effondre de l’intérieur en faisant appel aux aspirations nationales des minorités ethniques vivant sous son contrôle.243

La Déclaration des Chercheurs et Historiens Américains à la Chambre des Représentants des États-Unis (19 mai 1985)

Le poids des preuves à ce jour a permis de mettre en évidence des éléments en direction d’une guerre inter-communautaire grave (perpétrée par des forces Musulmanes et Chrétiennes irrégulières), aggravées par la maladie, la famine, les souffrances et les massacres en Anatolie et dans les zones adjacentes pendant la Première Guerre Mondiale. En effet, au cours des années en question, la région a été le théâtre d’une guerre plus ou moins continue, comparable à la tragédie qui s’est déroulée au Liban au cours des dernières décennies. Le nombre de décès qui en résulte parmi les communautés Musulmanes et Chrétiennes de la région est immense.244

Le message de M. Recep Tayyip Erdoğan sur les événements de 1915 (23 avril 2014)

Des millions de personnes de toutes religions et ethnies ont perdu la vie lors de la Première Guerre Mondiale. Avoir vécu des événements qui ont eu des conséquences inhumaines – comme la réinstallation des Arméniens – pendant la Première Guerre mondiale, ne devrait pas empêcher les Turcs et les Arméniens d’établir des relations humaines de compassion réciproques les uns envers les autres.245

Le Projet de 150 ans Visant à Affaiblir la Turquie
Mr. Recep Tayyip Erdoğan

Le Message de M. Recep Tayyip Erdoğan à l’archevêque Aram Ateshian, Vicaire Général du Patriarcat Arménien de Turquie (23 avril 2016)

Sur les terres de l’Anatolie, où les obligations humanitaires ne sont jamais négligées et où le bonheur et le chagrin sont partagés sincèrement, le sens de la conscience et de la justice s’exerce avant tout.

Conformément à cette compréhension, ainsi qu’à notre sens de l’histoire et à notre vision humaniste, nous continuerons à embrasser la mémoire des Arméniens Ottomans.

Nous nous rappellerons et nous nous souviendrons toujours la culture de cohabitation entre Turcs et Arméniens qui a une histoire de presque mille ans.

Nous ne cesserons jamais de travailler pour l’amitié et la paix contre ceux qui essaient de politiser l’histoire à travers une rhétorique amère de haine et d’hostilité et s’efforcent de diviser les deux pays voisins, liés par leur histoire commune et leurs traditions similaires.246

Le Discours du Chercheur Israélien Tal Buenos au Parlement de la Nouvelle-Galles du Sud (Australie) (24 novembre 2014)

En me familiarisant de plus en plus avec les faits, ce qui s’est passé peut être qualifié de tragédie parce que les Arméniens ont été mis en place par les Britanniques pour une grosse chute douloureuse, et par les prétendus présidents Arméniens, les soi-disant représentants Arméniens qui ont rencontré des responsables Britanniques. – dirigés par Bryce – dans les hôtels de Londres, et ont agi de manière irresponsable envers les nombreux Arméniens innocents qui devaient – en conséquence – subir les conséquences des actes de ces soi-disant représentants Arméniens. Ces représentants ont été nourris par l’orgueil britannique alors qu’ils s’efforçaient de faire avancer la quête politique d’un Etat Arménien indépendant sur la terre Ottomane, leur ambition personnelle étant d’être les leaders de cet Etat, mais principalement au nom de l’agenda impérialiste Britannique. Il ne fait aucun doute que ces actions, à savoir la collusion avec les Britanniques et l’acceptation de mener une émeute intensifiée, signifie brader la sécurité du peuple Arménien d’Anatolie Orientale, qui n’était majoritaire dans aucune des provinces, et qui subiraient une escalade de violence similaire à ce qui a suivi les campagnes précédentes de Bryce pour exciter les émeutes Arméniennes dans les années 1890. 247

Le Projet de 150 ans Visant à Affaiblir la Turquie

Un Arménien avec une Médaille de l’Indépendance: Berç Keresteciyan Türker

Après la dissolution de l’Empire Ottoman, l’État Profond Britannique a poursuivi sa politique en faveur d’un État Arménien indépendant en Anatolie Orientale. Cette propagande a amené certains sujets Arméniens de l’Empire Ottoman à aspirer à un état-nation et à se rebeller contre l’Empire Ottoman. Cependant, de nombreux autres citoyens Ottomans d’origine Arménienne ont compris que ce n’était qu’un complot de l’Etat Profond Britannique et ont refusé d’en faire partie. Berç Keresteciyan, qui obtint plus tard le nom de famille Türker sur proposition d’Atatürk, fut l’un des héros de la Guerre d’Indépendance Turque.Avant le départ de Mustafa Kemal sur le SS Bandırma pour Samsun, Keresteciyan s’est rendu chez Sadettin Ferit, l’avocat de Mustafa Kemal et a déclaré: « Je pense que vous êtes son avocat et un proche collaborateur. Une torpille Britannique coulera le paquebot du Pacha en dehors du Bosphore. Je vous préviens, s’il vous plaît, informez le Pacha et suivez le littoral. Avec ce message très important, il a montré une loyauté exemplaire à son pays et à son peuple et est devenu aussi important que ceux qui ont déclenché le feu de la Guerre d’Indépendance Turque.

En outre, en tant que vice-président de la société Hilal-i Ahmer (connue aujourd’hui sous le nom de Croissant Rouge Turc), il s’est chargé personnellement d’envoyer des médicaments en Anatolie à l’aide de petits voiliers. Il est également avéré que pendant l’un des moments les plus critiques de la bataille de Sakarya, à la demande de Mustafa Kemal, il a retiré 15 000 Lires de son compte personnel et en a fait don afin de pouvoir acheter du matériel de tir au canon. Pour ces services exemplaires, il a été récompensé par une médaille de l’Indépendance avec une bande blanche.1

1. Fehmi Akın, Afyonkarahisar milletvekilleri: yaşam öyküleri ve meclisteki faaliyetleri [Afyonkarahisar MPs: Histoires de vie et travaux parlementaires], IQ Kültür Sanat Yayıncılık, 2009, pp. 107-108

Footnotes

217. Kevork Aslan, L’Arménie et les Arméniens [Armenia and the Armenians], Istanbul: Librairie Weiss, 1914

218. Süleyman Kocabaş, Osmanlı İsyanlarında Yabancı Parmağı, pp. 85-86

219. T.C. Başbakanlık Devlet Arşivleri Genel Müdürlüğü, Osmanlı Belgelerinde Ermeni İngiliz İlişkileri (1845-1890), [Turkish Republic Prime Minister’s Office, State Archives General Directorate, Armenia-English Relations in the Ottoman Documents] Ankara: State Archives General Directorate Publishing, 2004, p. 10

220. Louise Nalbandian, Armenian-Revolutionary Movement, Los Angeles: University of California Press, 1963, p. 110

221. George H. Hepworth, Through Armenia on Horseback, New York: E. P. Dutton, 1898, p. 32

222. General Mayewski, “Van – Bitlis Vilayetleri Askeri İstatistiği Matbaa i Askeriye” [Van-Bitlis Provinces Military Statistics], Istanbul, 1330, p. 134 (32)

223. İhsan Ilgar, “Bir Asır Boyunca Ermeni Meselesi” [Armenian Issue for a Century], Hayat Tarih Magazine, p. 10, October 1975, p. 68

224. Süleyman Kocabaş, Osmanlı İsyanlarında Yabancı Parmağı, p. 87; George H. Hepworth, Through Armenia on Horseback, p. 342.

225. Halil Halit, Türk Hâkimiyeti ve İngiliz Cihangirliği [Turkish Domination and Britain as a World Conquerer], Istanbul: Yeni Publishing, 1341, p. 26; Süleyman Kocabaş, Osmanlı İsyanlarında Yabancı Parmağı, p. 87

226. Süleyman Kocabaş, Osmanlı İsyanlarında Yabancı Parmağı, p. 88; William L. Langer, The Language of Imperialism (Alfred A. Knopf, New York 1960), pp. 157-160.

227. T.C. Başbakanlık Devlet Arşivleri Genel Müdürlüğü, p. 31

228. T.C. Başbakanlık Devlet Arşivleri Genel Müdürlüğü, p. 197

229. ‘Papers of the American Board of Commissioners for Foreign Missions Reel Listing’, Reel 644, No: 241, http://microformguides.gale.com/Data/Download/3041000R.pdf

230. T.C. Başbakanlık Devlet Arşivleri Genel Müdürlüğü, p. 28

231. Burhan Çağlar, İngiliz Said Paşa ve Günlüğü (Jurnal) [English Said Pasha and His Journal], Istanbul: Arı Sanat Publishing, 2010, pp. 58-59

232. ‘Mann, Michael, “The dark side of democracy: explaining ethnic cleansing”, Cambridge University Press, 2005, p. 113.

233. Maria Todorova, Imagining the Balkans, Oxford University Press, 2009, p. 175

234. Mehmet Hocaoğlu, Tarihte Ermeni Mezalimi ve Ermeniler [Armenian Atrocity in History and Armenians], Istanbul, 1976, pp. 570-571, http://www.mfa. gov.tr/data/dispolitika/ermeniiddialari/armeniangenocidefactsandfiguresrevised.pdf; ‘Ermeni Gerçeği’ [The Truth of Armenian], Gözlemci, http:// www.gozlemci.net/921-ermeni-gercegi.html

235. Kathe Ehrhold, Flucht in die Heimat (Escape to Homeland), Ungelenk, 1937, http://nacikaptan.com/ ?p=30329; Avni Özgürel, ‘Van’da Gördüklerimi Saklayamam’ [I can’t hide what I saw in Van], Radikal, 26.04.2009, http://www.radikal.com.tr/yorum/vanda-gorduklerimi-saklayamam-933029/

236. Ömer Aymalı, ‘Van İsyanı, 24 Nisan 1915 ve Ermeni Tehciri’ [The Van Riot, 24 April 1915 and the Armenian Deportation] Dünya Bülteni, 26.04.2014, http://www.dunyabulteni.net/tarihten-olaylar/296379/van-isyani-24-nisan-1915-ve-ermeni-tehciri

237. Michael A. Reynolds, Shattering Empires The Clash and Collapse of the Ottoman and Russian Empires 1908–1918, Cambridge: Cambridge University Press, 2011, p. 71.

238. “Tehcir Kanunu ve Bu Kanunun Tatbiki” [The Law of Deportation and Its Implementation] Gerçek Tarih, 08.08.2012 http://gercektarih1a.blogcu.com/ tehcir-kanunu-ve-bu-kanunun-tatbiki/12865279

239. ‘İşçi Partisi Genel Başkanı Doğu Perinçek: Sözümüzde Durduk Bu İşi Bitiriyoruz’ [Chairman of the Workers’ Party Doğu Perinçek: We Fulfil our Promise], Vatan Party Website, 20.11.2016

240. British Blue Book Nr. 6 (1894) pp. 87, 222-223, http://www.mfa.gov.tr/data/dispolitika/ermeniiddialari/armeniangenocidefactsandfiguresrevised.pdf; ‘Ermeni Sorununa İlişkin Uluslararası Beyanatlar’, Soykırım Gerçeği, http://www.soykirimgercegi.com/ htmlpages/ulusbeyan/ulusbeyan1.htm

241. Excerpts from correspondence of Admiral Mark Bristol, U.S. Library of Congress: “Bristol Papers” – General Correspondence Container #34 (Bristol to Barton Letter of March 28, 1921), p. 2, http://www. mfa.gov.tr/data/dispolitika/ermeniiddialari/armeniangenocidefactsandfiguresrevised.pdf; ‘Ermeni Sorununa İlişkin Uluslararası Beyanatlar’, Soykırım Gerçeği, http://www.soykirimgercegi.com/htmlpages/ulusbeyan/ulusbeyan1.htm

242. Ovannes Kacaznuni, The Armenian Revolutionary Federation (Dashnagtzoutiun) Has Nothing To Do Anymore, New York, 1955

243. H. A. Arslanian, ‘British Wartime Pledges, 1917-1918’, Journal Of Contemporary History, Vol. 13, Nu. 3, 1978; War Cabinet Minutes, 171, 27 June 1917, CAB. 23/2.

244. New York Times on May 19, 1985, http://www.mfa.gov.tr/data/dispolitika/ermeniiddialari/armeniangenocidefactsandfiguresrevised.pdf; Şükrü Elekdağ, ‘Bakış’, ‘Amerikalı Bilim Adamlarının Açıklamaları’ [Statements of the American Scientists], 19.05.1985, https://sukruelekdag.wordpress.com/1985/05/19amerikali-bilim-adamlarinin-aciklamasi/

245. The message of Mr. Recep Tayyip Erdoğan, on the events of 1915, April 23, 2014 http://www.mfa.gov.tr/turkish-prime-minister-mr_-recep-tayyip-erdoğan-published-a-message-on-the-events-of-1915_-23-april-2014.en.mfa; ‘Türkiye Cumhuriyeti Başbakanı Sayın Recep Tayyip Erdoğan’ın 1915 Olaylarına İlişkin Mesajı’, [Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan’s Message about 1915 Incidents], Turkish Republic Prime Minister’s Office, 23.04.2014, http://www.basbakanlik.gov.tr/Forms/_Article/pg_Article.aspx?Id=974ccd3b-fb77-499a-ab6a-7c5d2a1e79c9

246. Message Sent By President Recep Tayyip Erdoğan, To The Religious Ceremony Held In The Armenian Patriarchate Of Istanbul On 24 April 2016, http://washington.emb.mfa.gov.tr/ShowAnnouncement.aspx?ID=265258

247. The address delivered by Mr. Tal Buenos at NSW Parliament, New South Wales Parliament, 24 November 2014, https://www.ata-a.org.au/tal_buenos_speech/; ‘Tal Buenos Tarafından Nsw Parlamentosu’nda Yapılan Konuşma’, ATA, 24.11.2014, https://www.ata-a.org.au/tal_buenos_konusma/