Les intérêts de la Grande-Bretagne sont peut-être le concept le plus important pour l’Etat Profond Britannique. Beaucoup pourraient penser qu’il est normal que les pays travaillent pour protéger leurs meilleurs intérêts. Cependant, il convient de rappeler que l’Etat Profond Britannique est un pouvoir au-dessus de la plupart des autres Etats. Par conséquent, quand il est question d’intérêts Britanniques, c’est un pouvoir mafieux capable de tout faire sans aucune responsabilité qui se pose. A cet égard, les «meilleurs intérêts de la Grande-Bretagne» peuvent coûter très cher. En effet, pour promouvoir ces intérêts, la paix est parfois abandonnée, les pays sont divisés, des groupes terroristes sont créés et même des guerres sont déclarées.
Certains dirigeants Britanniques se réfèrent ouvertement à cette approche inquiétante axée sur les intérêts.
Lord Palmerston, qui occupa le poste de Premier ministre Britannique au milieu du 18ème siècle, expliqua ce point de vue dans un discours qu’il fit en 1856:
Quand les gens me demandent…qu’est-ce qu’on appelle politique, la seule réponse est que nous voulons faire ce qui peut sembler le mieux, à chaque occasion qui se présente, en faisant des intérêts de notre pays un principe directeur.1
Palmerston a également dit:
Nous n’avons pas d’alliés éternels et nous n’avons pas d’ennemis perpétuels. Nos intérêts sont éternels et perpétuels.2
Edward Grey, alors Ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, a soutenu ce point de vue avec les mots suivants:
Les ministres Britanniques des affaires étrangères sont guidés par ce qui leur semble être l’intérêt immédiat de ce pays, sans faire de calculs élaborés pour l’avenir.3
L’Etat Profond Britannique a toujours essayé de présenter les Monarques Britanniques comme des êtres surhumains dans ses méthodes de propagande. |
L’ambassadeur Davies, conseiller spécial de l’ancien Président américain Truman, a déclaré ce qui suit au sujet de l’ancien Premier ministre Britannique:
Quelle que soit la grandeur de Churchill, il était en premier lieu, en dernier lieu et tout le temps, un grand Anglais, plus intéressé à préserver la position de l’Angleterre en Europe qu’à préserver la paix.4
La mentalité qui a favorisé les intérêts Britanniques à la paix a influencé de nombreux dirigeants Britanniques tout au long de l’histoire. La raison principale derrière cette tendance est le fait que ces dirigeants ne pouvaient jamais s’éloigner de la domination de l’Etat Profond Britannique, pour lequel le plus important était de persuader le monde entier d’accepter la soi-disant supériorité Britannique, découlant des idées fausses de l’évolution.
L’Etat Profond Britannique a systématiquement poursuivi son objectif d’obtenir le contrôle des routes commerciales – à l’ouest et à l’est – et de transformer ses territoires dans différentes parties du monde en colonies. Aujourd’hui, le même système colonial persiste sous différentes formes. |
En raison de cette mentalité, la Grande-Bretagne a toujours été le seul pays qui a eu le plus grand poids dans les politiques d’occupation du monde. En effet, il n’y a que 22 pays dans le monde qui n’ont pas été occupés par la Grande-Bretagne à un moment donné de l’histoire. Les territoires autrefois occupés par les Britanniques représentent 90% des territoires du monde entier.5 Actuellement, 22 pays font encore partie du Royaume-Uni et 14 d’entre eux sont à l’étranger. La Reine d’Angleterre, Elisabeth II, est la reine de ces 22 pays en plus de 16 autres pays. Ces pays sont: le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Jamaïque, la Barbade, les Bahamas, la Grenade, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Iles Salomon, les Tuvalu, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-Grenadines, le Belize, Antigua-et-Barbuda, Saint-Kitts-et-Nevis et les Fidji. Même si ces pays ont acquis leur indépendance, la reine Elisabeth II est toujours considérée comme leur reine.
La Reine, considérée comme le chef du Commonwealth des Nations, nomme un gouverneur général de ces pays comme représentants. Elle nomme généralement des politiciens à la retraite ou d’autres noms d’élite, sur les conseils du Premier ministre du pays respectif. Le gouverneur général donne son assentiment royal à la législation votée par le parlement, signe les documents officiels, ouvre et ferme officiellement les sessions parlementaires, révoque le parlement avant les élections et remplit d’autres fonctions similaires.6 En d’autres termes, la Grande-Bretagne jouit toujours d’un pouvoir sérieux – et dans de nombreux cas, du pouvoir exclusif – dans ces pays.
1a. Royaume-Uni 1b. Guensey 1c. Jersey 2. Gibraltar 3. Akrotiri et Dhekelia |
4. Bermudes 5. Îles Turques et Caïques 6. Îles Vierges Britanniques 7. Anguilla 8. Îles Caïmanes 9. Montserrat |
10. Îles Pitcairn 11. Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha 12. Territoire Britannique de l’océan Indien 13. Îles Malouines 14. Géorgie du Sud et îles Sandwich du Sud 15. Territoire Antarctique Britannique |
Les territoires sur la carte sont les territoires Britanniques d’outre-mer et les dépendances de la Couronne. Il y a aussi un autre groupe de 15 pays (et le Royaume-Uni) qui s’appelle le royaume du Commonwealth. Ils dépendent également du Monarque Britannique de diverses manières. Ces nations ont pour chef d’État le Monarque Britannique. |
La crise constitutionnelle de l’Australie en 1975 est un bon exemple. Le Premier ministre australien Gough Whitlam a adopté une position claire contre l’Etat Profond Britannique et a exposé ses sinistres complots contre son pays pour affirmer l’indépendance de l’Australie. Trois ans après son élection en 1972, Whitlam a affirmé que le MI6 Britannique opérait contre son gouvernement: «Les Britanniques décodaient en fait des messages secrets entrant dans mon bureau des affaires étrangères».
L’attitude audacieuse de Whitlam n’a pas été laissée sans réponse par l’Etat Profond Britannique. La Reine du Royaume-Uni, agissant sous l’influence de l’Etat Profond Britannique, limogea le Premier ministre australien et dissout le Parlement en 1975. Selon le Guardian, après cet incident, «la politique australienne ne s’est jamais rétablie, ni la nation n’a jamais trouvé sa véritable indépendence.7»Aujourd’hui, l’Australie est toujours un royaume du Commonwealth. Cet exemple à lui seul suffit à montrer à quel point l’hégémonie Britannique peut être forte dans d’autres pays.
Le Premier Ministre Australien Gough Whitlam en 1975 |
Sous l’influence de l’Etat profond, la Grande-Bretagne a généralement travaillé pour souligner les différences entre divers groupes ethniques et religieux dans les territoires qu’elle a occupés à travers l’histoire. L’Etat profond les a endoctrinés à croire qu’ils étaient ennemis et le concept de «race supérieure» a toujours fait partie de cette politique. L’Etat Profond Britannique choisit un groupe ethnique parmi une multitude de groupes qui ont vécu ensemble pendant peut-être des siècles et leur dit «vous êtes la race supérieure», puis les oppose les uns aux autres. Il est convaincu qu’une telle stratégie permettra un contrôle plus facile de ces sociétés, car des groupes qui se combattent ne peuvent pas s’unir «pour former une seule puissance commune». L’histoire est pleine d’exemples de cette politique.
Par exemple, l’horrible génocide qui a eu lieu au Rwanda n’est pas un événement aléatoire et régional. Il n’est pas non plus indépendant de l’Etat Profond Britannique.
Les politiques de l’Etat Profond Britannique se concentrent généralement sur la création de divisions, alimentant la division existante ou créant des divisions artificielles. En ce qui concerne les autres nations, l’Etat profond a toujours cherché à «maintenir des affrontements acharnés, à créer des divisions s’il n’en existait pas et à alimenter les désaccords existants mais insignifiants». Ceux qui ne se conforment pas à ces politiques sont éliminés par diverses méthodes si nécessaire, car comme expliqué ci-dessus, le plus important pour ceux qui sont derrière ces plans sont les «intérêts de la Grande-Bretagne».
1. Chambre des Lords au Parlement Britannique | 2. Chambre des Communes au Parlement britannique, Westminster, et le Pont de Westminster |
L’actuelle Monarque Britannique, la Reine Elizabeth II, est considérée comme le chef du Commonwealth des Nations et nomme le gouverneur général dans ces pays en tant que son représentant. En d’autres termes, la Grande-Bretagne jouit toujours d’un pouvoir important sur ces pays. |
NOTES :
- Palmerston to Clarendon, July 20, 1856, quoted in Harold Temperley and Lillian M. Penson, Foundations of British Foreign Policy from Pitt (1792) to Salisbury (1902), Cambridge: Cambridge University Press, 1938, p. 88
- Dominic Raab, “Time for a foreign policy that puts Britain first,” in After the Coalition, (Biteback Publishing, 2011), The Telegraph, http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/defence/87714/Time-for-a-foreign-policy-that-puts-Britain-first.html
- R.W. Seton-Watson, Britain in Europe, p. 1.; Henry Kissinger, Diplomacy, pp. 95-96
- Robin Renwick, Fighting with Allies: America and Britain in Peace and War, Palgrave Macmillan, 1996, p. 89
- Jasper Copping, “British have invaded nine out of ten countries – so look out Luxembourg”, The Telegraph, November 4, 2012, http://www.telegraph.co.uk/history/9653497/British-have-invaded-nine-out-of-ten-countries-so-look-out-Luxembourg.html
- “Governor-General of Australia”, Wikipedia, https://en.wikipedia.org/wiki/Governor-General_of_AustraliaDocument1
- John Pilger, “The British-American coup that ended Australian independence”, The Guardian, https://www.theguardian.com/commentisfree/2014/oct/23/gough-whitlam-1975-coup-ended-australian-independence