10. Les Pachas « Britanniques » de l’Armée Ottomane

Les concessions accordées aux Britanniques et les administrations pro-britanniques ont crée une confiance aveugle envers les Britanniques, non seulement dans les échanges commerciaux, mais aussi dans les domaines politique et militaire. Dans les pages précédentes, nous avons expliqué comment l’État profond britannique avait abordé d’autres pays et dirigeants sous un déguisement amical. Cette tactique est devenue très dominante, surtout à la fin de la période ottomane. Sous l’impulsion de l’État profond britannique, les administrations ottomanes ont déclaré la guerre, signé des traités préjudiciables à l’empire et amené les membres de l’État profond britannique à des postes clés. En effet, en particulier dans la dernière période de l’Empire ottoman, l’armée et la marine ont été confiées principalement à des pachas britanniques, ce qui est un autre signe de cette attitude imprudente.

De nombreux officiers britanniques se sont vu attribuer des postes importants dans la seconde moitié du 19ème siècle, tandis que la plupart d’entre eux ont atteint le rang de « pacha ». La plupart d’entre eux, sous le prétexte de « moderniser l’armée et de former les soldats », ont joué un rôle actif dans l’échec ottoman de nombreuses guerres. Les officiers censés servir l’armée ottomane n’étaient en réalité que des agents de l’État profond britannique.

Les Officiers Britanniques de l’Empire ottoman

Hobart Pasha

10. Les Pachas « Britanniques » de l’Armée Ottomane
Augustus Charles Hobart-Hampden

Augustus Charles Hobart-Hampden, plus connu sousle nom de Hobart Pacha, était un capitaine de marine qui a servi dans la RoyalNavy. Il a travaillé comme aspirant au Brésil. À sa retraite, il rejoint laguerre civile américaine et commande un coureur de blocus qui transporte lesarmes britanniques vers le sud en échange de coton bon marché. Après la guerrecivile américaine, il rejoint l’armée ottomane et est fait contre-amiral.

Hobart Pacha a été responsable de la marineottomane pendant la guerre russo-turque (1877-78). Durant le conflit, le Danubeen Roumanie était la seule position à partir de laquelle les Ottomans pouvaientbloquer une attaque terrestre russe. La marine ottomane était parfaitementcapable d’empêcher le passage de l’armée russe par le fleuve Siret. Cependant,les navires turcs sous le commandement de Hobart Pacha sont arrivés trop tardpour prendre le contrôle du fleuve. Quatre à cinq jours s’étaient déjà écoulésavant que quatre navires puissent atteindre les points critiques, permettant àl’armée russe de traverser facilement la rivière. L’armée ottomane, qui étaitsur le point de prendre le contrôle des Balkans après avoir vaincu les arméesserbe et monténégro, a été poignardée dans le dos. À partir de ce moment-là,rien ne pouvait empêcher la marine russe d’aller aussi loin que Yeşilköy àIstanbul.

La marine ottomane sous le commandement deHobart Pacha était en fait une armée plus puissante que celle des Russes. Mais étrangement,elle n’a pas été employée pour défendre les Balkans. Hobart Pacha a envoyé lesnavires de l’ouest de la mer Noire vers le Caucase et a laissé sans soutien lestroupes au sol dans les Balkans. À la fin de la guerre, les Ottomans ont dûcéder à la fois les Balkans et le Caucase.

Vere Henry Hobart, Lord Hobart, frère aîné deHobart Pacha, était à l’époque directeur général de la Banque ottomane. Il aensuite commencé à travailler au sein de l’Administration de la Dette Publique Ottomane,à l’origine de la faillite de l’Empire.

Arnold Burrowes Kemball

Arnold Burrowes Kemball

Pendant la guerre russo-turque, Abdülkerim Nadir Pacha dirigeait les forces balkaniques de l’armée ottomane. Après que les Russes aient passé le Danube sans incident, ils ont avancé sur Svishtov et Nikopol et ont facilement remporté deux batailles. Comme les principales forces des Balkans ne pouvaient pas arriver à temps dans la région, les forces turques se sont révélées insuffisantes et en l’espace d’une semaine, deux batailles ont été perdues.

Le général britannique Arnold Kemball faisait partie de l’État-major général d’Abdülkerim Pacha. Kemball s’était déjà battu dans l’armée britannique contre les Musulmans lors des guerres afghanes.

Valentine Baker or Baker Pasha

Valentine Baker

Valentine Baker était un malfaiteur qui a été renvoyé de l’armée britannique pour viol. Pendant la guerre russo-turque, il a servi dans l’armée ottomane en tant que brigadier général de l’État-major de Mehmet Ali Pacha. Mehmet Ali Pacha, quant à lui, était un Allemand converti à l’Islam et devenu citoyen ottoman. Son vrai nom était Ludwig Karl Friedrich Detroit. Les unités commandées par Baker Pacha se sont retirées du village de Tachkessen, laissant même les blessés derrière eux dans la peur. Les villageois bulgares ont tué tous les survivants. Après cela, Baker Pacha renvoya une partie de ses troupes et mit le feu à tous les villages environnants.

Après cette guerre, il est revenu dans l’armée britannique et a repris les forces de police nouvellement établies en Égypte et a commencé à former leurs unités de gendarmerie.

Douglas Gamble and Hugh Pigot Williams

Hugh Pigot Williams

Cinq ans avant la Première Guerre mondiale, Douglas Gamble fut engagé comme conseiller auprès de la marine ottomane et devint le chef de la 6ème flotte sous prétexte de « réformer la flotte ». Gamble était également un ancien officier des services de renseignement de la marine britannique. Sans surprise, à son retour dans son pays un an plus tard, il se bat avec les Britanniques contre les Turcs.

L’amiral britannique Hugh Pigot Williams a remplacé Gamble en tant que conseiller et a occupé ce poste huit mois avant son retour dans son pays. Lorsqu’il revint dans les eaux ottomanes, il était le capitaine du cuirassé britannique Irresistable dans la campagne de Gallipoli. Autrement dit, juste avant la Première Guerre mondiale, la marine ottomane avait été confiée à deux officiers britanniques, qui allaient bientôt se retourner contre les Ottomans et les combattre.

Adolphus Slade or the Mushaver Pasha

Après trente ans passés dans la Royal Navy, Adolphus Slade a rejoint la marine ottomane en qualité d’amiral. Rebaptisé « Mushaver » (ce qui signifie « consultant »), Slade a été étroitement impliqué dans la force maritime ottomane. Lorsque les Russes ont brûlé la flotte ottomane à Sinop pendant la guerre de Crimée et ont coulé douze navires ottomans, le seul navire survivant était celui de Slade. Alors que la flotte turque était attaquée, ses prétendus alliés de l’époque, les navires français et britanniques stationnés dans le Bosphore n’ont fait qu’observer.

Dans son mémoire, Slade a exprimé la haine choquante qu’il nourrissait envers les Turcs et les Musulmans (la nation turque et le monde islamique sont au-dessus de ses propos). Il a affirmé que tous les sujets ottomans, qu’ils soient Musulmans ou non, partageaient un trait commun malgré leurs différences et étaient « totalement dépourvus de conscience »et il poursuivit : « Un pacha tuera son hôte confiant ; un kadi donnera des bastonnades à un homme innocent ; un banquier usurpera son patron, un serviteur volera à son maître ; tous jurent sur le Coran, sur le Talmud ou sur le Testament selon leur foi respective… »170

[…] nulle part, peut-être, la corruption en Turquie n’a été aussi hideusement déployée que dans les Mekhemés (tribunaux), où la justice est vendue au plus offrant et où des témoins se tiennent debout, à portée de vue et près des coussins du mollah, prêts à commercer leur conscience.171

Trois lignes de navires de guerre anglais et autant de frégates constitueraient un avantage inégalé contre elle [la force navale ottomane].172

Baldwin Walker

Baldwin Wake Walker (Yavir Pacha) et Ahmet Fevzi Pacha le Traître

Le Britannique Baldwin Wake Walker, ou Yavir Pacha, a rejoint la marine ottomane en 1838 et a servi pendant sept ans. En 1840, Ahmet Fevzi Pacha, prétextant un incident insignifiant, remit la flotte sous son commandement à l’Égypte de Méhémét Ali, qui s’était précédemment révolté contre l’Empire ottoman. Pour cette raison, il est entré dans l’histoire sous le nom de « Ahmet Fevzi Pacha le Traître ». Alors que les navires de la marine étaient ancrés à Alexandrie, Yavir Pacha ou Baldwin Walker a affirmé que s’il assiégeait l’Égypte avec l’ensemble de la marine ottomane, il pourrait récupérer les navires. Ses véritables intentions étaient de faire battre les navires ottomans pour les affaiblir. Toutefois, la crise a pris fin lorsque Méhémét Ali d’Égypte, a accepté de restituer les navires de son plein gré. Il faut noter que Yavir Pacha avait travaillé pendant des années comme conseiller du traître Ahmet Fevzi Pacha.

Felix Woods

Henry Felix Woods ou Woods Pacha

Le Britannique Henry Felix Woods, aussi connu sous le nom de Woods Pacha, a servi pendant plus de 40 ans dans la marine ottomane, principalement sous le règne d’Abdülhamid II. Woods fut la principale cause de la décomposition complète de la marine ottomane dans la Corne d’Or pendant le règne d’Abdülhamid II, en dépit du fait qu’elle avait été récemment reconstruite sous les ordres du sultan Abdülaziz. Selon la politique des forces navales britanniques, un officier britannique ne pouvait occuper un poste pendant plus de deux ans dans un pays étranger, mais Woods a passé 42 ans dans la marine ottomane.

Les ingénieurs, capitaines et autres techniciens que Woods Pacha a fait ramener pour de grosses sommes, se sont délibérément abstenus d’enseigner leurs compétences au personnel turc et ont veillé à ce que le véritable contrôle soit toujours exercé par les Britanniques. Comme Woods l’a décrit dans ses mémoires, les mécaniciens turcs, bien qu’ils aient travaillé pendant des années, ne pouvaient devenir mécaniciens en chef, car les mécaniciens britanniques leur bloquaient l’accès à l’ascension. En particulier, les mécaniciens britanniques jouissaient de privilèges spéciaux dans l’exercice de leurs fonctions.173

Woods Pacha était également un négociateur entre des personnalités de la capitale et le Sultan Abdülhamid II. Il a pris un soin particulier à présenter les journalistes britanniques au Sultan et a secrètement fourni des renseignements aux Britanniques concernant le Sultan et l’Administration.174

La Bataille de Navarin

La bataille de Navarin est considérée comme l’un des combats navals les plus impitoyables de l’histoire. Dirigée par l’État profond britannique, les marines britannique, française et russe ont lancé une attaque à part entière contre la flotte turque ancrée à Navarin, situé au sud de la Grèce. Méhémét Ali, d’Égypte, a également envoyé une flotte d’Égypte pour aider les Ottomans, qui tentaient à l’époque de réprimer l’insurrection grecque également initiée par l’État profond britannique. Il n’y avait pas eu de déclaration officielle de guerre. Au lieu de cela, les forces navales alliées de la Grande-Bretagne, de la France et de la Russie ont commencé à tirer sur les navires turcs. Pris au dépourvu, 70 navires ont coulé et plus de 3 000 marins ont été martyrisés. En l’espace de trois heures, le golfe de Navarin devint un bain de sang. Un élément très important de la bataille était la présence de marins britanniques et français dans la flotte turque. Mais un jour avant le raid, des marins français de la flotte égyptienne de Méhémét Ali, se battant pour les Ottomans, et des marins britanniques de la flotte ottomane ont changé de camp. Non seulement ils ont déserté leurs postes, mais ils ont également privé les Ottomans d’importantes compétences de capitaine, car pendant cette période, ce devoir important n’était confié qu’aux membres de l’État profond britannique.

L’État Profond Britannique et le Califat

Au début du 17ème siècle, de nombreux États européens ont décidé de suivre les traces du Portugal et de l’Espagne dans l’exploitation et ont alors commencé à poursuivre leurs propres désirs impérialistes. La Grande-Bretagne s’est montrée la plus ambitieuse.
Les lecteurs se souviendront que la Grande-Bretagne avait déjà créé la Compagnie des Indes orientales au 17ème siècle comme le premier pas vers l’impérialisme britannique. La société s’est d’abord intéressée au sous-continent indien et a créé de nombreux postes commerciaux dans la région. Après une expansion rapide, elle a commencé à construire des colonies avant de prendre le contrôle des territoires.
Au 19ème siècle, l’Espagne et le Portugal ont commencé à perdre leurs colonies et sont entrés dans leurs périodes respectives de déclin. Cela signifiait que les pays d’Amérique du Sud, autrefois colonies d’Espagne et de Portugal, étaient désormais indépendants, mais aussi accessibles aux aspirations britanniques en tant que marchés ouverts. Entre temps, après avoir mené à bien les guerres napoléoniennes en Europe (1800-1815), les Britanniques avaient conquis de nouveaux territoires à l’Est.
Désormais, la priorité de l’agenda impérialiste britannique était de sécuriser la voie principale menant à l’Inde – le joyau de la couronne -. Lorsque les Français ont accompli le canal de Suez en 1869, la route menant à l’Inde était devenue encore plus courte, mais sa sécurité était devenue un sujet encore plus sensible. La Grande-Bretagne avait commencé à créer des sphères d’influence le long des côtes de la mer Rouge et de l’Arabie malgré les protestations ottomanes. En outre, en promettant de fournir des armes à l’Empire ottoman si la Russie parvenait à contrôler l’Anatolie orientale, la Grande-Bretagne a pris le contrôle de Chypre en 1878, une île d’une importance stratégique comparable au détroit de Gibraltar ou à Malte. Des méthodes similaires ont été utilisées par la même organisation profonde pour prendre le contrôle de zones en Extrême-Orient.
Tous ces développements ont fait de la Grande-Bretagne un empire massif avec des colonies dans le monde entier, où vivaient des millions de Musulmans. Le contrôle de cette population était un point crucial pour la Grande-Bretagne. Cependant, il y avait un problème : ces Musulmans, en raison de leur identité islamique, étaient fidèles au Calife ottoman, qui était le chef spirituel et politique des Musulmans du monde. Avec un seul mot, il avait le pouvoir de réunir des millions de Musulmans au sein d’une alliance solide. Pour cette raison, l’Empire ottoman et le Calife constituaient la plus grande menace pour l’État profond britannique dans sa quête de contrôle les terres musulmanes.

L’État Profond Britannique Provoque les Arabes contre le Calife

Les Musulmans du monde entier admiraient profondément le Sultan ottoman, qui était leur Calife. Au début, l’État profond britannique a cherché à utiliser cette loyauté à son avantage. Par exemple, dans un conflit avec le royaume de Mysore en Inde du Sud, la Grande-Bretagne a demandé au Sultan ottoman Selim III d’écrire une lettre à Tipu Sultan du royaume de Mysore pour lui conseiller de ne pas combattre les Britanniques1. En effet, Selim III a écrit cette lettre en 1798.

Lorsque des émeutes à grande échelle ont éclaté en Inde en 1857 contre l’occupation britannique, la Grande-Bretagne a de nouveau demandé l’aide du Sultan. En même temps, cette influence impressionnante du califat inquiètait l’État profond britannique. Et si les circonstances changeaient et que l’influence religieuse et politique du califat devenait une menace pour la Grande-Bretagne ? Pour cette raison, ils ont mis au point une politique à plusieurs niveaux, qui impliquerait un affaiblissement progressif de l’autorité du califat au sein de la population musulmane sous domination britannique.

George Percy Badger, conseiller du ministre des Affaires étrangères britannique, prépara un rapport en janvier 1873 sur le Calife ottoman. Il a affirmé que, comme le prophète Mohammad (pbsl) était arabe, le califat devait être une institution arabe. Cependant, les Sultans ottomans étaient considérés et vénérés surtout par les Musulmans asiatiques comme étant le véritable calife. En se servant de la carte de « l’ethnicité », l’État profond britannique a cherché à se rallier les Musulmans arabes contre l’Empire ottoman. Selon leurs plans profonds, cette tactique empêcherait les Arabes de reconnaître les Sultans ottomans comme leur calife et diminuerait ainsi l’influence des Califes ottomans dans le monde islamique.2

Cinq mois après la rédaction de ce rapport, le Ministère des Affaires étrangères britannique chargea tous les consuls britanniques en Asie d’enquêter sur l’évolution de la situation religieuse et politique dans le monde musulman.3 En d’autres termes, la Grande-Bretagne commençait ses efforts pour retourner les 60 millions de Musulmans vivant sous le règne britannique contre les Ottomans et le Calife.

Wilfrid Scawen Blunt, diplomate du ministère britannique des Affaires étrangères, était reconnu comme un expert des Arabes et du Moyen-Orient. En tant que l’un des partisans les plus en vue du mouvement d’indépendance arabe lors de ses visites dans la région, Blunt a élaboré un plan visant à séparer les Arabes de l’Empire ottoman. Dans son livre The Future of Islam (L’avenir de l’Islam), il a formulé de graves accusations contre le Califat ottoman :

…La Maison d’Othman a été et est la malédiction de l’Islam et sa fin est proche. …Ils savent que tant qu’il y aura un Calife ottoman, qu’il s’appelle Abd el Aziz ou Abd el Hamid, tout progrès moral est impossible, que l’ijtahad ne peut être rouvert… Le gouvernement d’Abdülhamid n’est ni plus ni moins conforme à la loi musulmane que celle de ses prédécesseurs. …Un retour à Médine ou à la Mecque est donc l’avenir probable du Califat.4

Blunt a également affirmé que l’Empire ottoman était à l’origine de la rétrogradation des Arabes, qui avaient construit de grandes civilisations dans le passé. Il estimait que la Grande-Bretagne était désormais un empire comptant des millions d’électeurs musulmans et qu’au lieu de soutenir un califat à Istanbul, il serait plus stratégique et logique que la Grande-Bretagne investisse dans un calife arabe placé sous son contrôle et facilement manipulable. Il était convaincu que si des royaumes arabes indépendants étaient créés et que le califat était transféré à la Mecque, le contrôle ottoman dans la région pourrait prendre fin.

Graat, le Ministre britannique des Affaires étrangères pour l’Inde, dans sa lettre à Kitchener, le Consul général britannique en Égypte, a révélé le genre d’État arabe que l’État profond britannique souhaitait voir :

La Grande-Bretagne ne souhaite jamais voir un puissant califat arabe. Nous ne voulons pas d’un État arabe uni. Les Arabes doivent être dans une situation fragmentée et affaiblie. S’ils deviennent des émirats sous notre contrôle, aussi petits que possible, ils résisteront peu aux Britanniques, mais serviront toujours de zone tampon contre les autres grands pays de l’Occident.5

Une autre source occidentale révèle le statut que les Britanniques avaient prévu pour les Arabes et le califat pendant la Première Guerre mondiale :

S’en tenant à leurs anciennes politiques de division et de dissension pour garder facilement leur contrôle, les Britanniques n’ont jamais voulu d’un empire [arabe] uni et puissant, quelles qu’en soient les conséquences, car le dirigeant d’un tel empire voudrait rester indépendant. Les Britanniques souhaitent plutôt des unions politiques composées d’États plus petits, ce qui nécessiterait un arbitrage britannique en cas de désaccord. Les Britanniques n’avaient pas non plus l’intention de renoncer à leurs revendications de souveraineté sur les gouvernorats du Koweït, de Bahreïn, de Muscat et de Hadhramaut en faveur d’un grand empire arabe. D’autre part, le califat était un sujet sensible pour la Grande-Bretagne, car il devait prendre en compte les sentiments des Musulmans indiens. Les Musulmans indiens, cependant, avaient tendance à se ranger du côté des Turcs plutôt que des Arabes. Ils voulaient rester fidèles au Calife à Istanbul.6

En fin de compte, le monde arabe de 100 millions d’habitants divisés en seize pays séparés a connu de nombreux conflits. Le seul vainqueur était l’État profond britannique.

À la fin des années 1800 et au début des années 1900, la principale politique de l’État profond britannique a été de fragmenter le monde arabe et de le séparer de l’Empire ottoman et des uns des autres. Comme les pages suivantes en informeront plus en détail, l’État profond britannique a fait de nombreuses tentatives pendant et après la Première Guerre mondiale pour réaliser ces ambitions. Par l’intermédiaire de leurs espions déguisés en « archéologues » comme Gertrude Bell et Lawrence d’Arabie, ils ont mené cette politique et provoqué des tribus arabes contre l’Empire ottoman, les incitant parfois avec de l’argent et des armes.

L’espion homosexuel britannique Lawrence d’Arabie a expliqué cette fausse victoire qu’il avait remportée en opposant des communautés différentes, affirmant qu’il avait créé une « domination brune » au sein de l’Empire britannique en ralliant les Arabes et en les faisant révolter contre les Turcs.7

De toute évidence, le véritable objectif n’a jamais été une indépendance arabe ni un grand État arabe, car l’État profond britannique a toujours considéré les Arabes comme leur colonie. Malheureusement, le même État d’esprit règne toujours et les ambitions insidieuses de l’État profond britannique vis-à-vis des pays arabes sont toujours en cours.

Cependant, il faut se rappeler que l’État profond britannique a échoué dans ses complots contre le califat. Quoi qu’il en soit, la dernière étape du califat est restée dans l’Empire ottoman et lorsque celui-ci s’est effondré, le califat n’avait pas été aboli. Au contraire, au lieu de confier le pouvoir à une seule personne, le califat a été confié à la République et le titre attend toujours son véritable propriétaire. Mustafa Kemal Atatürk savait très bien que, à la Fin des Temps, le Mahdi (psl) apparaîtrait et prendrait la relève en tant que chef spirituel des Musulmans à une période de conflits intenses. Mustafa Kemal a construit le régime de la République et ses institutions sur la base de cette connaissance. Les hadiths du prophète Mohammad (pbsl) nous ont appris que le Mahdi (psl) apparaîtra à Istanbul en notre temps, mettra fin aux guerres, à la terreur et aux conflits et apportera la vraie paix et le plus grand amour au monde.

1. Azmi Özcan, « İngiltere’de Hilafet Tartışmaları 1873 – 1909 », İslam Araştırmaları Dergisi (Journal de la recherche Islamique), Issue 2, 1998, p. 49
2. Memo by G. P. Badger, « Respecting Turkey and Russia in Their Relations with Arabia and Central Asia », enc. to Frere to Granville, 26.11.1873, F. O, 424/32
3. Azmi Özcan, Pan-Islamism, Indian Muslims, the Ottomans & Britain (1877-1924), Leiden: Brill, 1997, p. 40
4. Wilfrid Scawen Blunt, The Future of Islam, The Project Gutenberg EBook, 2005, pp. 55, 62
5. Süleyman Kocabaş, Osmanlı İsyanlarında Yabancı Parmağı, Bir İmparatorluk Nasıl Parçalandı?, (Intrusion étrangère dans les émeutes ottomanes, comment un empire a été démembré), Vatan Yayınları, October 1992, p. 96
6. Ibid., pp. 96-97
7. Ibid., p. 102

Footnotes:

170. Adolphus Slade, Records of Travels is Turkey, Greece, &c., 2009, p. 312

171. Adolphus Slade, Turkey, Greece, and Malta: Volume 1, Adamant Media Corp., 2003, p. 208

172. Adolphus Slade, Turkey, Greece, and Malta: Volume 2, Adamant Media Corp., 2003, p. 15

173. Sadık Ilgaz, “Osmanlı Donanması’na Dair İki İlginç Anekdot” [Two Interesting Anecdotes on Ottoman Navy], İlim Dünyası, 2012, http://www.ilimdunyasi.com/dun-bugun-yarin/osmanli-donanmasi8217na-dair-iki-ilginc-anekdot/?imode

174. Fatih Erbaş, “Osmanlı Donanmasında Yabancı Müşavirler” [Foreign Advisors in Ottoman Navy], Academia, https://www.academia.edu/13440260/OSMANLI_DONANMASINDA_YABANCI_M%C3%9C%C5%9EAV%C4%B0RLER

 

 

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