9. La Propagande

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Charles Dickens

La propagande a toujours été l’un des outils les plus efficaces de l’État profond britannique. Les chapitres suivants traiteront en détail de ses méthodes de propagande et de la domination des médias. Mais examinons d’abord brièvement comment la propagande a été utilisée pour accélérer la dissolution de l’Empire ottoman.

Lorsque l’idéologie darwiniste s’est généralisée dans l’Empire ottoman, l’État profond britannique a eu plus de facilité à mener à bien sa propagande. Comme expliqué au début de ce chapitre, l’idéologie darwiniste a non seulement causé une érosion spirituelle, mais a également porté atteinte à la conscience patriotique. Naturellement, dans une société largement dépourvue de conscience patriotique, la propaganda qui façonnait l’opinion publique par la désinformation et provoquait la colère et le ressentiment, devenait plus facile.

La situation n’était pas différente dans d’autres parties du monde. Nourrie par l’idéologie darwiniste et la propagande incessante de l’État profond britannique, la turcophobie s’est répandue dans un monde déjà plongé dans des guerres et des affrontements. Les discours haineux, les commentaires racistes et les livres ont créé un front important contre l’Empire ottoman, en particulier en Europe. Les diplomates britanniques, pour la plupart des espions, ont trompé les Etats européens avec des mensonges que l’Empire ottoman n’était autre que des « Turcs barbares massacrant des Chrétiens » (la nation turque est au-dessus de ces propos).

Au 19ème siècle, l’État profond britannique a ciblé non seulement l’Empire ottoman, mais aussi la religion de l’Islam. Ses provocations comprenaient des attaques contre notre religion parce que l’État profond britannique considérait qu’il était crucial d’affaiblir le monde islamique. Comme expliqué précédemment, la plus grande crainte de l’État profond britannique a toujours été une Union islamique influente basée sur l’alliance inconditionnelle des Musulmans. Lesdits pouvoirs profonds firent tout leur possible pour empêcher une telle alliance et à cette fin, ciblèrent l’Empire ottoman. Ils étaient convaincus qu’une Union islamique pourrait bien être réalisée par l’initiative spirituelle des Turcs.

Les politiciens britanniques, les écrivains, les poètes, les historiens, les journalistes et les journaux ont été largement utilisés pour la propagande anti-turque et anti-islamique. Vous trouverez ci-dessous quelques exemples de cette tendance. (Notre religion exaltée et notre noble nation turque sont au-dessus de ces mensonges laids.)

Les Provocateurs Britanniques Ciblent les Turcs

Edward Augustus Freeman

9. La Propagande 9. La Propagande
Edward Augustus Freeman Freeman’s student Arthur Evans

Edward Augustus Freeman, un politicien anglais, a commencé à répandre le mensonge selon lequel l’Islam était une religion restrictive et intolérante. Il est même allé jusqu’à prétendre de manière atroce et sans fondement que l’Islam bénissait le despotisme et l’esclavage et a déclaré la guerre à d’autres religions. Freeman avait également des points de vue tordus selon lesquels les Musulmans avaient toujours besoin d’ennemis, et que s’ils restaient sans ennemis, ils attaqueraient leurs frères de différentes sectes.

Conférencier à l’Université d’Oxford, Freeman, avec son élève Arthur Evans, est devenu le plus fervent partisan anglais du soulèvement dans les Balkans en Bosnie-Herzégovine. En outre, après l’insurrection d’Avril par les Bulgares, il a été l’un des noms les plus virulents de la propagande anti-turque.

Freeman était en réalité un raciste meurtrier qui a un jour dit ce qui suit aux États-Unis :

Cette [Amérique] serait une grande terre si seulement chaque Irlandais tuait un nègre et se fesait pendre pour cela.161

Charles Dickens

Charles Dickens, écrivain britannique du 19ème siècle, a aussi contribué à la diffusion de la turcophobie. Dans son poème « Une parole de saison » qu’il a écrit en 1844, il a, à sa manière, accusé les Turcs de détruire sans merci l’image vivante de Dieu. Dans son poème, il a affirmé que les Turcs vivaient dans une ignorance et une pauvreté barbares et qu’ils étaient pour cela très différents de la nation anglaise qui avait construit une haute civilisation.

Cardinal Newman (John Henry Newman)

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Cardinal Newman Charles Darwin

Cardinal Newman, membre de l’Église catholique en Angleterre, était l’un des plus zélés fervents de la turcophobie et de l’islamophobie. Une de ses calomnies sur les Turcs fut la suivante :

…Le pouvoir barbare [les Turcs] qui siège depuis des siècles au cœur du vieux monde, qui tient sous sa griffe animale les plus célèbres pays de l’Antiquité classique et religieuse et de nombreuses régions parmi les plus fertiles et les plus belles de la terre ; …Et qui, n’ayant pas d’histoire elle-même, hérite des noms historiques de Constantinople et Nicée, Nicomédie et Césarée, Jérusalem et Damas, Ninive et Babylone, La Mecque et Bagdad, Antioche et Alexandrie, tenant par ignorance la moitié de l’histoire du monde entier.162 (La noble nation turque est au-dessus de telles remarques)

Charles Darwin

Charles Darwin, qui a introduit le mensonge de l’évolution dans le monde et propagé le darwinisme social, fournissant ainsi une base idéologique à la Première et à la Seconde Guerre mondiale, était une figure typique turcophobe et anti-ottomane. La citation suivante est importante car elle montre le vrai visage de Darwin :

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Edwin Pears

Je pourrais montrer le combat pour la sélection naturelle ayant fait et faisant plus pour le progrès de la civilisation que vous semblez être incliné à admettre. Rappelez-vous quel risque encouraient les nations européennes, il n’y a pas si longtemps d’être envahies par les Turcs, et combien cette idée semble ridicule maintenant !   

Les races les plus civilisées, dites caucasiennes, ont vaincu définitivement les Turcs dans la lutte pour l’existence. En regardant le monde à une date assez proche, je vois un nombre infini de races inférieures qui seront éliminées par les plus hautes races civilisées à travers le monde.163

Edwin Pears

Pears a passé 40 ans à Istanbul avant de rentrer à Londres, où il est immédiatement devenu célèbre pour sa haine des Turcs. Il a dû bien faire le travail que lui a confié l’État profond britannique, car lorsqu’il est rentré dans son pays, il a été fait chevalier. Sans surprise, son article publié dans le Daily News en 1876 sur les supposés massacres en Bulgarie provoqua de vastes manifestations anti-turques.

Pears a également été nommé chevalier honoraire en Grèce et en Bulgarie. Dans son livre intitulé Turkey and its People (La Turquie et son peuple), Pears disait des Arméniens : « Ils sont un ancien peuple de la même race indo-européenne que nous… » Dans son livre, il est allé jusqu’à dire des mensonges tels que : « La peine pour avoir parlé [la langue arménienne] était d’avoir la langue arrachée. » La vérité est que les Arméniens ont vécu dans l’Empire ottoman pendant plus de 500 ans dans une coexistence pacifique et ont parlé leur propre langue librement. Par exemple, en 1897, le nombre d’écoles arméniennes dans l’Empire avait atteint 922.

Les remarques suivantes d’Edwin Pears dans son article paru dans le Daily News en 1918 et intitulé « Constantinople, Romance de la ville », montraient clairement l’hostilité profonde qu’il nourrissait envers les Turcs :

Eh bien, il semblerait qu’on va se débarraser des Turcs, et s’il en est ainsi, un chant de triomphe devrait résonner de toutes les races chrétiennes du monde, un Te Deum auquel devraient participer tous les amoureux de la civilisation. Pendant des siècles, les Chrétiens de l’Empire ottoman ont été nourris d’espoir, persuadés que même si la vie était longue et épuisante, le repos viendrait : la nuit obscure de la persécution passerait et le jour se lèverait.164

William John Hamilton

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William John Hamilton’s Researches in
Asia Minor, Pontus, and Armenia

Le géologue anglais William John Hamilton a parcouru l’Anatolie de 1835 à 1842 avant d’écrire son livre Researches in Asia Minor, Pontus and Armenia (Recherches en Asie Mineure, Pontus et Arménie). Le livre a étudié tout ce qui se trouvait au sein des frontières ottomanes, de la géographie à l’histoire, de la topographie à la végétation et à la géologie d’un point de vue d’un agent de renseignement. Hamilton croyait à tort qu’en raison de la religion de l’Islam, les réalisations futures du peuple turc seraient restreintes et n’hésitait pas à manifester son aversion pour l’Islam à chaque occasion.165 En vérité, Hamilton n’était qu’un autre espion de l’État profond britannique chargé d’étudier l’Anatolie pour fournir à ses supérieurs des rapports à utiliser contre les Turcs.

Stratford Canning

Stratford Canning a longtemps été ambassadeur de l’Empire ottoman. En tant que grand espion de l’État profond britannique capable d’influencer la politique étrangère ottomane, il est devenu un ami proche de l’anglophile Mustafa Reşid Pacha et a réussi à devenir le plus puissant homme d’État étranger à Istanbul pendant l’Ère des réformes. Lorsque le conflit ottoman-russe éclata en 1853, il empêcha la paix et contribua au début de la guerre de Crimée.

Civinis Efendi était le chef de renseignement de Canning. Né sur l’île de Mykonos, il a vécu à Saint-Pétersbourg et a réussi à se mettre au service de l’impératrice russe. Après avoir épousé la fille d’un officier travaillant dans le palais, il a volé des bijoux de l’impératrice et s’est enfui. Après avoir passé du temps en Anatolie déguisé en imam prenant la parole dans des mosquées, Civinis Efendi a ensuite été perçu comme un riche Italien, naviguant sur la mer Égée dans son yacht, sous un nouveau nom : « Comte de Rivoroso ». Cet escroc, aux racines grecques et parlant couramment le français, l’anglais et le russe, a réussi à attirer beaucoup d’attention et a été présenté au grand vizir Mustafa Reşid Pacha par Canning. Le grand vizir l’a nommé colonel et lui a confié la direction de l’unité de renseignement ottomane. Il convient de noter qu’à l’époque, les services de renseignements ottomans fonctionnaient sous la surveillance étroite de l’État profond britannique. Peu de temps après, il a créé son équipe et a commencé à épier la vie privée de célèbres marchands et pachas et a transformé en rapports les commérages qu’il avait rassemblés. En d’autres termes, un espion de l’État profond britannique a été nommé à la tête de la première unité de renseignement ottomane, qui a été fondée par les membres de l’État profond britannique.166

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Stratford Canning

Un autre citoyen britannique, William Nosworthy Churchill, a publié le premier journal semi-officiel de l’Empire ottoman lors de la commission de Canning. Ce journal promouvant le marché libre, appelé Ceride-i Havadis (Journal des Nouvelles), défendait les politiques visant à placer les finances ottomanes sous contrôle britannique.

Canning est devenu membre du Conseil privé en 1820, alors qu’il n’avait que 34 ans. Il a même été question de le nommer Roi grec en hommage au rôle actif qu’il a joué pendant l’insurrection grecque. Lors de la bataille de Navarin, au cours de laquelle la flotte ottomane/égyptienne a été incendiée, il a assuré la coopération des marines britannique et russe. Avant la guerre de Crimée de 1851, Canning avait persuadé les officiers ottomans de décliner l’offre de paix de la Russie. Le Premier ministre britannique Gladstone a dédicacé ses Horreurs bulgares et la question de l’est à Canning, où il a soutenu que les Turcs devraient être chassés de l’Europe.

Canning est allé jusqu’à dire que la source du mal dans l’Empire ottoman était l’Islam (notre religion exaltée est au-dessus de telles remarques). Selon Canning, l’Islam était à la base de l’injustice et de la faiblesse, et l’Empire ottoman devait abandonner l’Islam pour se développer et prospérer.

Richard Cobden

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Richard Cobden

Dans un discours prononcé à la Chambre des communes après une visite en Turquie, l’homme d’État anglais Richard Cobden a affirmé qu’il était impossible que l’Empire ottoman préserve son indépendance et son intégrité territoriale. Il a affirmé qu’il serait préférable que la Grande-Bretagne ait pour alliés des citoyens chrétiens de l’Empire plutôt que des Musulmans, qui, selon lui, se dirigeaient vers la destruction :

…Le Mahommédanisme [la religion de l’Islam et notre Prophète bien-aimé (pbsl) sont au-dessus de telles déclarations] ne peut pas être maintenu, et je devrais être désolé de voir ce pays se battre pour le maintien du Mahommédanisme … Vous pouvez garder la Turquie sur la carte de l’Europe, vous pouvez appeler le pays par le nom de la Turquie si vous le souhaitez, mais ne pensez pas pouvoir maintenir le régime du Mahommedan [Islamique] dans le pays.167

150 ans plus tard, contrairement aux attentes de Cobden, l’Anatolie est toujours le foyer de millions de Musulmans et ce nombre ne cesse de croître. Les appels à la prière n’ont pas cessé et ne cesseront jamais. Les Musulmans se précipitent pour remplir les mosquées de joie et de foi, détruisant le plus grand rêve de l’État profond britannique, qui a été et sera toujours impossible. Tous les efforts actuellement déployés par l’État profond britannique pour atteindre cet objectif n’aboutiront à rien et ces terres, où l’Islam est profondément enraciné, seront couronnées par une grande et pacifique Union de l’Islam.

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Winston Churchill était un membre de l’Etat Profond Britannique et avait pris clairement position claire contre l’islam. Churchill est photographié avec Joseph Staline et Harry Truman.

Et par Ses paroles, Allah fera triompher la Vérité, quelque répulsion qu’en aient les criminels. (Coran, 10:82)

Ils veulent éteindre de leurs bouches la lumière d’Allah, alors qu’Allah parachèvera Sa lumière en dépit de l’aversion des mécréants. (Coran, 61:8)

Winston Churchill

Winston Churchill, qui a occupé les postes de Ministre de l’Intérieur, de Premier Lord de l’Amirauté, de Secrétaire d’État à la Guerre, de Secrétaire d’État aux Colonies, de Chancelier de l’Échiquier et enfin de Premier ministre du Royaume-Uni, a prononcé de nombreuses remarques péjoratives, sinon d’insultes sur l’Islam et les Musulmans. Ses remarques sont significatives dans la mesure où elles montrent clairement l’ampleur de la position anti-Islamique de l’État profond britannique et la vision de Churchill, qui était un membre important de cette structure. Certaines de ses déclarations peuvent être trouvées ci-dessous (notre religion exaltée l’Islam et notre Prophète bien-aimé (pbsl) sont au-dessus de toutes ces déclarations) :

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Lord Cromer

Le fait que dans la loi mahométane chaque femme doive appartenir à un homme en tant que sa propriété absolue, qu’elle soit enfant, épouse ou concubine, est de nature à retarder l’extinction finale de l’esclavage jusqu’à ce que l’Islam ait cessé d’être une grande puissance parmi les hommes.

Les musulmans, en tant qu’individus, peuvent montrer des qualités splendides, mais l’emprise de la religion paralyse le développement social de ceux qui la suivent. Il n’y a dans le monde aucune force rétrograde plus forte. Loin d’être moribond, l’Islam est une foi militante imposant le prosélytisme. Il s’est déjà répandu en Afrique Centrale suscitant l’apparition de guerriers sans peur à chaque étape ; et si le christianisme n’était pas entouré des bras forts de la science, science à laquelle il s’est vainement opposé, la civilisation de l’Europe moderne pourrait disparaître, comme a disparu la civilisation de la Rome antique.168

Lord Cromer

Evelyn Baring, également connue sous le nom de Lord Cromer, a été Consul général de l’Égypte sous domination britannique entre 1883 et 1907. Ses paroles suivantes montrent clairement les rêves britanniques impérialistes de gouverner le monde musulman :

…Les musulmans indiens devraient en particulier reconnaître que, avec l’effondrement du pouvoir turc en Europe, un nouvel ordre de choses est apparu, que le changement qu’a subi l’attitude de l’Angleterre à l’égard de la Turquie est la conséquence nécessaire de cet effondrement…169

Les Opinions de Lord Cromer sur l’Islam et les Sociétés Musulmanes

Lord Cromer était un exemple notoire d’officiers de l’État profond britannique qui ont transformé le monde en une colonie au 19ème siècle par le biais de méthodes très barbares. C’était un darwiniste arrogant aux idées racistes ayant des vues tordues comme celle d’être le représentant d’une race soi-disant supérieure. Voyons les propos de Cromer pour mieux comprendre la mentalité qui cherche à détruire le monde musulman1 (notre religion exaltée, l’Islam, est au-dessus de telles remarques) :

La Grande-Bretagne ne permettra pas à l’Égypte de se gouverner selon l’Islam

Il est absurde de supposer que l’Europe restera comme spectateur passif tandis que le gouvernement rétrograde basé sur des principes purement musulmans et des idées orientales est établi en Égypte. Les intérêts matériels en jeu sont trop importants… la nouvelle génération d’Égyptiens doit être convaincue ou obligée de s’imprégner du véritable esprit de la civilisation occidentale.

Ses réelles pensées sur les droits des femmes

Alors que Lord Cromer tentait de donner aux Musulmans des conférences sur les droits des femmes, il était membre et président de la « Ligue masculine pour la lutte contre le suffrage des femmes » au Royaume-Uni, faisant campagne contre le vote des femmes britanniques. La réponse parfaite à de telles personnes, qui se considéraient à tort comme étant en mesure de faire la morale aux Musulmans, est venue de Mustafa Kemal Atatürk. Atatürk a accordé le droit de vote des femmes en 1934, bien avant certains pays européens.

Lord Cromer a expliqué ce qu’il entendait par « autonomie pour l’Égypte » :

Pensez à ce que veulent généralement dire les Européens quand ils parlent d’autonomie égyptienne. S’ils voulaient dire que les Égyptiens devraient être autorisés à se gouverner eux-mêmes selon leur propre compréhension grossière, la tâche de les éduquer à l’art de l’autonomie gouvernementale n’aurait pas été simplement facile ; il n’aurait pas été nécessaire que cela soit entrepris. …Ce que veulent dire les Européens lorsqu’ils parlent d’autonomie égyptienne, c’est que les Égyptiens, loin d’être autorisés à suivre le penchant de leurs propres tendances non réformées, ne devraient être autorisés à se gouverner que de la manière dont les Européens pensent qu’ils devraient être gouvernés.

La création britannique d’une nouvelle classe d’élite de « Musulmans » laïcs pour gouverner l’Égypte

La vérité est que, en passant par le moulin de l’éducation européenne, le jeune musulman égyptien perd son islamisme…

Mais dans la mesure où la société égyptienne est en pleine mutation, le résultat naturel a été de produire une classe d’individus dont beaucoup sont en même temps des musulmans démusulmanisés et des européens invertébrés.

En abordant la question de l’introduction de la civilisation européenne en Égypte, il ne faut jamais oublier que l’Islam ne peut être réformé ; c’est-à-dire que l’Islam réformé n’est plus l’Islam ; c’est autre chose.

Les Musulmans recevant une « formation britannique » méprisant l’Islam et ses érudits

En théorie, l’Égyptien européanisé est dans la majorité des cas musulman. En réalité, il est généralement agnostique. …Un Européen réfléchi ne considérera pas seulement avec intérêt le « Alim » comme représentant d’une foi ancienne, qui contient beaucoup de choses qui méritent le respect ; il voudra, si le « Alim » est un digne spécimen de sa classe, sympathiser avec lui parce qu’il est religieux, bien que sa religion ne soit pas celle du Christ. De son côté, l’Égyptien européanisé considérera souvent le « Alim » avec toute la fierté d’un intellectuel parvenu. À partir du socle de ses connaissances empiriques, il considérera les « Alim » comme un abandonné social, qui doit être toléré et même parfois utilisé à des fins politiques, mais qu’il n’est pas nécessaire de respecter.

Nouvelle intolérance des « Musulmans » envers les Chrétiens

Bien que l’Égyptien européanisé ne soit pas un vrai musulman, il est souvent aussi intolérant, et parfois même plus intolérant envers le christianisme que le vieux musulman orthodoxe, qui n’a reçu aucune éducation européenne. Il déteste souvent les Chrétiens avec une haine amère, et il le fait en partie parce que beaucoup de Chrétiens avec lesquels il a été mis en contact méritent d’être haï, et en partie parce que le Chrétien, en tant qu’Européen, est un rival qui occupe des positions que l’Égyptien européanisé estime devoir occuper lui-même.

1. Abdullah Al Andalusi, « Lord Cromer on the British Colonial Project for Egypt », 23 Decembre 2013, https://abdullahalandalusi.com/2013/12/23/a-brief-word-by-lord-cromer-on-the-british-colonial-project-for-egypt/

Des Leçons Importantes de l’Histoire

Les individus susmentionnés n’étaient en aucun cas ignorants, sans éducation ni trompés. Ils ont été ramassés avec soin par l’État profond britannique, ont vécu parmi les Turcs pendant des années, ont traversé l’Anatolie, ont reçu le respect et l’amitié des Turcs. Mais dès leur retour dans leur pays, ils ont mené des efforts anti-Turcs et anti-Islamique. En outre, ils ne représentent qu’une infime partie de la population qui représentait la profonde aversion de l’État profond britannique à l’égard de l’Islam et de l’Empire ottoman. Les banquiers, les scientifiques, les journalistes, les politiciens, les soldats, les diplomates et les académiciens de l’État profond britannique mènent une guerre à part entière depuis 200 ans. Les agents provocateurs autorisés à entrer sur les terres ottomanes se sont déguisés sous divers titres et ont joué le plus important rôle dans l’influence de l’État profond britannique. Les provocations de ces agents et des hypocrites dont ils se sont servis sont devenues le facteur le plus important ayant mené à la dissolution de l’Empire.

Cette politique secrète de l’État profond britannique contre la religion islamique s’est poursuivie jusqu’à la chute complète de l’Empire ottoman. Cependant, cela ne signifie pas que la menace est partie. En fait, des projets similaires sont toujours d’actualité pour la Turquie et le Moyen-Orient. Il y a encore beaucoup d’agents provocateurs en service actif et, par l’intermédiaire de leurs partisans et hypocrites, ils continuent à diffuser leur propagande.

Seule une Union islamique peut bloquer efficacement de tels projets insidieux. Tant que les Musulmans uniront leurs forces au sein d’une union d’amour, il sera impossible que ces projets sournois soient efficaces pour le monde musulman. Inutile de dire que l’État profond britannique est également très conscient de ce fait et c’est pourquoi il pousse sans relâche ses efforts pour cibler l’Islam.

Allah aime ceux qui combattent dans Son chemin en rang serré pareils à un édifice renforcé. (Coran, 61:4)

Et cramponnez-vous tous ensemble au Habl (câble) d’Allah et ne soyez pas divisés; et rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous… (Coran, 3:103)

9. La Propagande
Istanbul dans les années 1900 – Mosquée Tophane
9. La Propagande
Istanbul dans les années 1900 – Mosquée Valide Sultan

Le Porte-parole de l’État profond britannique au 19ème Siècle : The Times

« ’The Times’ est l’une des plus grandes puissances au monde. En fait, je ne connais rien de plus puissant. » Abraham Lincoln, ancien président des États-Unis

Le 19ème siècle fut une période où l’impact des médias sur la politique du monde a été à son apogée et la Grande-Bretagne en a eu sa part. Cependant, The Times exerçait une influence encore plus grande que les autres journaux de l’époque, et l’État profond britannique l’utilisa efficacement pour façonner l’opinion publique et influencer les décisions politiques.

Depuis sa création, The Times a démontré une capacité surprenante à découvrir les développements avant tout le monde. De nombreux événements internationaux ont été annoncés par The Times, parfois jusqu’à 48 heures avant leur annonce officielle par le gouvernement britannique. Lord Lyndhurst, alors chancelier de la Grande-Bretagne, a décrit Thomas Barnes, rédacteur en chef de The Times, comme « l’homme le plus puissant du pays ». En 1855, The Times avait atteint un tirage de 70 000 exemplaires, soit trois fois plus que tous les autres journaux londoniens réunis.

Le réseau international d’informations The Times en a fait le journal le plus important de l’époque en Europe, et les dirigeants européens ont commencé à le suivre pour saisir les derniers développements. Le Premier ministre français François Guizot a maintes fois engagé des débats ouverts avec The Times. En lisant The Times, l’empereur de Russie Nicolas Ier a appris l’ultimatum de la Grande-Bretagne 48 heures avant la notification officielle. Le 21 juin 1861, le journal contenait 24 pages, 144 colonnes et 4 000 annonces. 57 clauses sur 64 du traité de Berlin, qui avaient coûté d’énormes territoires à l’Empire ottoman, avaient été publiées dans The Times avant même la signature du traité.

Pendant 100 ans, The Times a soutenu tous les soulèvements dans l’Empire ottoman. Dans tous les problèmes internationaux, il a adopté une position anti-turque et anti-ottomane. Les lecteurs verront plus en détail cette attitude dans les pages suivantes sous le titre « Insurrection bulgare ».

Une dernière note concernant les développements modernes : The Times appartient aujourd’hui à Rupert Murdoch, condamné par le monde islamique à la suite du commentaire qu’il a fait après l’attaque de Charlie Hebdo, dans lequel il a déclaré : « Peut-être que la plupart des Musulmans [sont] pacifiques, mais jusqu’à ce qu’ils reconnaîssent et détruisent leur cancer jihadiste en croissance, ils doivent être tenus pour responsables ». En outre, la publicité réalisée par la journaliste Claire Berlinski, connue pour son attitude anti-turque, lors des incidents de Gezi a également été publiée dans The Times. Dans cette publicité, Berlinski comparait le gouvernement turc et le président Erdoğan aux nazis et à Hitler, ainsi que les manifestations pour « le Respect de la Volonté Nationale » au rassemblement de Nuremberg organisé par les nazis.1 (Notre respectable gouvernement et son président Erdoğan sont au-dessus de ces propos).

1. « So-called Celebs, Who Signed the Times Gezi Letter Were ‘Deceived’: PM Erdoğan », Hürriyet Daily News, 26 July 2013, http://www.hurriyetdailynews.com/so-called-celebs-who-signed-the-times-gezi-letter-were-cheated-pm-erdogan.aspx?pageID=238&nID=51487&NewsCatID=338

Footnotes:

161. Freeman to F. H. Dickinson, 4 December 1881, in Stephens, The Life and Letters of Edward A. Freeman, Vol. 2, p. 242

162. John Henry Newman, Historical Sketches, vol. 1, London: Aeterna Press, 2014

163. Francis Darwin, The Life and Letters of Charles Darwin, vol. 1, New York: D. Appleton and Company, 1888, pp. 285-286

164. “The Telegraph (Brisbane, QLD), 18 January 1919”, Myheritage, https://www.myheritage.com.tr/research/collection-10450/avusturalyali-gazeteler?itemId=56619410&action=showRecord#fullscreen

165. William John Hamilton, Researches in Asia Minor, Pontus and Armenia, vol. 1, London: John Murray, 1842

166. Soner Yalçın, “Osmanlı İstihbarat Teşkilatı İngiliz Elçisinin Israrıyla Kuruldu” [Ottoman Intelligency Agency was Founded Upon British Consul’s Urging] , Hürriyet, March 10, 2010, http://www.hurriyet.com.tr/osmanli-istihbarat-teskilati-ingiliz-elcisinin-israriyla-kuruldu-6102121

167. Doğan Gürpınar, “The Rise and Fall of Turcophilism in Nineteenth-Century British Discourses: Visions of the Turk, ‘Young’ and ‘Old’”, British Journal of Middle Eastern Studies, vol. 39, no. 3, 2012

168. David Mikkelson, “Winston Churchill on Islam”, Snopes, January 8, 2015, http://www.snopes.com/politics/quotes/churchillislam.asp

169. Evelyn Baring, Political and Literary Essays, 1908–1913, London: Cambridge University Press, 2010, pp. 412-413

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