3.9 – Les faux hadiths fabriqués au sujet du voile (de tête) et leurs incohérences internes

Certains commentateurs ont tenté de rendre le verset 31 de la sourate an-Nur compatible avec des hadiths fabriqués en faisant des ajouts ou en utilisant des traductions trompeuses pour tenter d’inclure le concept du voile (de tête). Les faux hadiths en question soutiennent que lorsque le verset a été révélé, les femmes musulmanes coupaient leurs jupes et s’en couvraient la tête. Selon cette affirmation illogique, les seins et les jambes d’une femme restaient découverts, mais elle avait la tête couverte.

Comme nous l’avons vu avec toutes les preuves, le verset 31 de la Sourate an-Nur, que certaines personnes tentent de présenter comme preuve pour le voile (de tête) ne contient en fait aucune référence au mot « voile de tête ». Cependant, avec l’inclusion de certains faux hadiths dans la littérature islamique, cette fausse idée s’est répandue et nous est parvenue jusqu’à nos jours. Les faux hadiths fabriqués par des fanatiques sont criblés de défauts logiques importants et contiennent de nombreuses incohérences. Jetons maintenant un coup d’œil sur quelques exemples :

Aïcha (ra) a dit : “Quand le verset 24 : 31 a été révélé, les femmes des migrants de la Mecque ont pris leurs vêtements et ont déchiré des morceaux de tissu des bords de leurs jupes et ont couvert la tête avec ceux-ci”. (Sahih Boukhari; Sounan Abou Dawoud, Beyhaqi, VII, 88)

Rapporté par Aïcha, Oummoul Mou’minoune : Que Dieu ait pitié des premières femmes immigrées. Lorsque le verset “qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines” a été révélé, elles déchirèrent leurs épais vêtements de dessus et en firent des voiles (de tête). (Sounan Abou Dawoud, livre 32, hadith 4091)

Satiyya binti Chayba raconte ce souvenir qu’elle entendit d’Aïcha (ra) : Nous étions avec Aïcha, parlant des femmes qoraïchites et de leurs vertus. En vérité, les femmes ont certaines vertus. Mais, je jure par Dieu, je n’ai jamais vu des femmes plus vertueuses que les femmes d’Ansar qui croyaient fortement et fermement au Livre de Dieu. Lorsque le verset de la Sourate Lumière (Nur), qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines, a été révélé, les hommes croyants sont allés dans leur foyer en récitant ce verset. Ils ont lu le verset à leurs femmes, filles, sœurs et autres parents. Chaque femme a fait un voile à partir de sa jupe, en croyant et en approuvant le Livre de Dieu. Le lendemain matin, les femmes ont accompli la prière de fajr (première prière du matin). C’est comme s’il y avait des corbeaux sur leur tête. (Sahih Boukhari, Tafsir Soura (The Commentary of the Surahs [Le commentaire des Sourates]) 24 : 12 ; Sounan Abou Dawoud, Libas : 29)

Comme nous l’avons vu, ces hadiths affirment tous que lorsque le verset 31 de la Sourate an-Nur a été révélé, les femmes musulmanes ont immédiatement déchiré des morceaux de leur jupe et les ont enveloppés autour de leur tête. C’est là que commence le premier effondrement de logique. Maintenant penchons-nous sur les défauts de logique dans ces faux hadiths et comment ils entrent en conflit avec le Coran :

◉ Comme nous l’avons déjà vu, les mots dans le verset “… qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines” se réfère au fait que les femmes couvrent leurs seins. Cependant, les hadiths en question disent que lorsque ce verset a été révélé, les femmes musulmanes ont immédiatement déchiré des morceaux de leurs vêtements et se sont couvertes la tête avec ceux-ci, et non leurs seins. Pourtant le verset ne dit rien sur le fait de se couvrir la tête. Aucun des hadiths en question ne parle de l’obéissance des femmes musulmanes au commandement réel dans le verset, c’est-à-dire au fait de couvrir leurs seins.

◉ Selon la description ici, les femmes ont arraché des morceaux de leurs propres jupes, mais au lieu de couvrir leurs seins comme commandé dans le verset, elles les ont enveloppés autour de leur tête. Pour concorder avec l’interprétation erronée “qu’elles rabattent leur voile (de tête)”, les morceaux qu’elles déchirent devaient être si grands pour qu’elles puissent couvrir leur tête et aussi les faire descendre à la poitrine.

◉ la première chose qui vient à l’esprit ici serait l’état de ces jupes déchirées. Puisque le morceau qu’elles ont arraché est suffisant pour couvrir leur tête et leurs poitrines, leurs jupes ont dû être transformées en des minijupes modernes, et leurs jambes ont dû être exposées. Selon cette description, la poitrine et les jambes des femmes sont exposées mais leur tête est voilée. Pourtant, comme nous l’avons noté avec toutes les preuves, le verset 31 de la Sourate an-Nur a été révélé “seulement” pour commander aux femmes de voiler leurs seins.

◉ Nous avons déjà vu comment certains commentateurs interprètent la phrase “rabattent leur voile (de tête)” de manière à justifier un “voile (de tête) déjà présent”. Cette affirmation vise à justifier l’idée que le verset contient le mot “voile (de tête)” et à soutenir que les femmes auxquelles le verset s’adresse portent déjà un voile (de tête). Mais les faux hadiths en question affirment que lorsque le verset a été révélé, les femmes se sont fait des voiles (de tête) pour elles-mêmes en déchirant leurs jupes. Comment se fait-il que ces faux hadiths que les commentateurs en question considèrent comme leur principal appui, contredisent leurs propres jugements ?

LA VIOLENCE N’A PAS de PLACE EN ISLAM

Comme nous l’avons vu, ces hadiths affirment tous que lorsque le verset 31 de la Sourate an-Nur a été révélé, les femmes musulmanes ont immédiatement déchiré des morceaux de leur jupe et les ont enveloppés autour de leur tête. C’est là que commence le premier effondrement de logique. Maintenant penchons-nous sur les défauts de logique dans ces faux hadiths et comment ils entrent en conflit avec le Coran :

◉ Comme nous l’avons déjà vu, les mots dans le verset “… qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines” se réfère au fait que les femmes couvrent leurs seins. Cependant, les hadiths en question disent que lorsque ce verset a été révélé, les femmes musulmanes ont immédiatement déchiré des morceaux de leurs vêtements et se sont couvertes la tête avec ceux-ci, et non leurs seins. Pourtant le verset ne dit rien sur le fait de se couvrir la tête. Aucun des hadiths en question ne parle de l’obéissance des femmes musulmanes au commandement réel dans le verset, c’est-à-dire au fait de couvrir leurs seins.

◉ Selon la description ici, les femmes ont arraché des morceaux de leurs propres jupes, mais au lieu de couvrir leurs seins comme commandé dans le verset, elles les ont enveloppés autour de leur tête. Pour concorder avec l’interprétation erronée “qu’elles rabattent leur voile (de tête)”, les morceaux qu’elles déchirent devaient être si grands pour qu’elles puissent couvrir leur tête et aussi les faire descendre à la poitrine.

◉ la première chose qui vient à l’esprit ici serait l’état de ces jupes déchirées. Puisque le morceau qu’elles ont arraché est suffisant pour couvrir leur tête et leurs poitrines, leurs jupes ont dû être transformées en des minijupes modernes, et leurs jambes ont dû être exposées. Selon cette description, la poitrine et les jambes des femmes sont exposées mais leur tête est voilée. Pourtant, comme nous l’avons noté avec toutes les preuves, le verset 31 de la Sourate an-Nur a été révélé “seulement” pour commander aux femmes de voiler leurs seins.

◉ Nous avons déjà vu comment certains commentateurs interprètent la phrase “rabattent leur voile (de tête)” de manière à justifier un “voile (de tête) déjà présent”. Cette affirmation vise à justifier l’idée que le verset contient le mot “voile (de tête)” et à soutenir que les femmes auxquelles le verset s’adresse portent déjà un voile (de tête). Mais les faux hadiths en question affirment que lorsque le verset a été révélé, les femmes se sont fait des voiles (de tête) pour elles-mêmes en déchirant leurs jupes. Comment se fait-il que ces faux hadiths que les commentateurs en question considèrent comme leur principal appui, contredisent leurs propres jugements ?

Ces hadiths s’opposent à leurs propres affirmations car la religion des gens qui souhaitent ajouter de faux commandements à l’Islam, autres que les vrais commandements du Coran, est pleine de failles de logique profondes. Toutes les affirmations superstitieuses s’opposent au Coran et elles présentent toutes de grandes contradictions. Les interprétations trompeuses produites uniquement pour justifier l’idée de voile (de tête) dans le verset 31 de la Sourate an-Nur, même si le verset est parfaitement clair et facile à comprendre, montrent l’ampleur de ce qui se passe. Les interprétations faites à la lumière des faux hadiths en question et les conclusions qui en découlent sont toutes assez terrifiantes :

Dans les écoles chafiite et hanbalite, l’ensemble du corps de la femme doit être sans exception couverte (y compris le visage et les mains). Dans les écoles hanafite et malikite, les mains et le visage peuvent être laissés découverts aussi longtemps que cela ne mène pas à la sédition (Sabouni, Tafsiroul Ayatil Ahkam 2/154,155). As-Souddi : “La femme doit voiler un de ces yeux ainsi que la partie de son visage correspondant à la partie de l’œil découvert. Juste un seul œil peut être laissé ouvert.” Abou Hayyan : “Ainsi était la coutume en Andalousie. On ne voyait qu’un œil de la femme.” (Abou Hayyan, al-Bahr al-Mouhit) Les imams chafiites ont même interdit de regarder le reste d’ongles coupés de la femme (Ibn Hajar al-Haytami, What Is Lawful and Unlawful in Islam 2 [Ce qui est légal et illégal en Islam 2]). Selon une affirmation répandue, le voile que l’Islam a rendu obligatoire pour la femme inclut également son visage (Fiqh al-sirah). Une autre source décrit comme suit comment la femme devrait regarder l’homme : “Il n’est pas permis à une femme de regarder la poitrine, le dos ou les jambes d’un homme étranger, même si elle n’a pas peur de la tentation. la tentation provoquée par le visage est plus grande que celle provoquée par les pieds, les cheveux ou les jambes. Puisqu’il est unanimement convenu que la vue de ces parties est interdite, alors a fortiori, il doit être interdit de regarder le visage.” (Sabouni, Rewai 2/156).

L’esprit terrifiant du fanatique ne peut être tranquille que lorsque les femmes sont complètement couvertes. Mais pour certaines personnes, même cela ne suffit pas et une femme qui voile tout son corps devrait ensuite s’emprisonner chez elle. Il est impossible de produire ces affirmations radicales et effrayantes à partir des versets du Coran car celui-ci donne des libertés aux femmes, décrit avec qui elles peuvent agir librement et en présence de qui elles doivent se couvrir les parties intimes. Mais les faux hadiths que nous avons examinés leur ont ouvert la voie. Ainsi, ces gens ont pu aller si loin jusqu’à faire leurs propres ajouts au verset et transformer les femmes en des fantômes, voilées de la tête au pied, dont il est même interdit de regarder les restes d’ongles coupés. Cet exemple est très illustratif en ce qui est de voir la dimension de la mentalité fanatique.

Rappelons également ici que la collection de hadiths se réfère à des hommes et femmes à l’époque de notre Prophète (pbsl), qui se purifient à partir du même récipient. (Voir Sahih Boukhari, Woudou 43 ; Sounan Abou Dawoud, Kitab al-Taharah 39 ; Sounan ibn Majah, Taharah 36 ; an-Nasai, Taharah 56). Puisque les zones purifiées sont les pieds, les bras jusqu’aux coudes, le visage et la tête, il en ressort des hadiths que les femmes étaient aux côtés des hommes et que leur tête était non couverte. Cependant, l’une des caractéristiques communes des fanatiques irréductibles est qu’ils ignorent complètement les hadiths qui ne leur conviennent pas.

Puisque notre seul guide est le Coran et que les explications données dans celui-ci sont aussi explicites que possible, la présence des femmes à tête découverte aux côtés des hommes est un comportement tout à fait compatible avec le Coran.

Les Choses Interdites Ne Sont Pas Laissées Obscures dans Le Coran

En observant la mentalité fanatique qui produit l’idée que “même les coupures d’ongles des femmes sont interdites”, il est important de préciser un point important : Dieu a révélé ce qui est interdit avec des descriptions très claires et nettes dans le Coran. Par exemple, les Musulmans apprennent qu’il est interdit de manger du porc dans le verset“Certes, Il vous est interdit la chair d’une bête morte, le sang, la viande de porc et ce sur quoi on a invoqué un autre que Dieu… ”(Coran, 2 : 173). Il ne peut être question qu’un Musulman soit incertain, entre deux opinions ou qu’il ait besoin d’une interprétation et d’un commentaire concernant le commandement “Il vous est interdit… ”. Un autre exemple concerne l’intérêt. Celui-ci est de manière certaine interdit aux Musulmans dans le verset “Dieu a rendu licite le commerce, et illicite l’intérêt… ” (Coran, 2 : 275). Face à ce verset, personne ne peut entrer dans un débat sur le sujet ou essayer de prétendre que “l’intérêt ne se distingue pas du commerce”.

Par conséquent, nous apprenons ce qui est interdit directement du verset lui-même et non des déductions de divers commentateurs, des commentaires ajoutés entre parenthèses ou des hadiths fabriqués. Le verset 31 de la Sourate an-Nur est en ce sens limpide. Pourtant, l’erreur des commentateurs d’ajouter des interprétations entre les parenthèses aux versets a été faite à plusieurs reprises, en particulier à l’égard de ce verset. Par exemple, certains commentateurs, influencés par les imams des écoles agissant comme bon leur semble, ont ajouté à ce verset des mots comme “… hormis les zones visibles comme les mains et le visage” entre parenthèses. Pourtant, en Islam, si toutes les zones “… hormis les mains et le visage” devaient être couvertes, il ne fait aucun doute qu’un sujet aussi important paraîtrait dans le Coran dans les mots les plus nets et notre Seigneur Tout-Puissant l’aurait rendu très clair et explicite. Tout comme nous n’avons aucun doute sur l’interdiction du porc, de l’usure ou de l’adultère, nous aurions aussi aperçu ce sujet de manière claire dans le Coran. Toutefois, une telle forme de tenue vestimentaire n’est pas décrite dans le Coran. Celle-ci n’apparaît que dans les descriptions de certains commentateurs.

 

Le Désir D’enfermer Seulement Les Femmes et de Cacher Leur Corps

Pour une raison quelconque, sous l’influence de hadiths fabriqués, les interprétations des fanatiques ont toujours porté sur l’enfermement des femmes chez elles et sur le voile de leur corps. la principale justification qu’ils citent est leur nature excitante ; mais il reste que le corps masculin est tout aussi attirant pour les femmes que le corps de celles-ci l’est pour les hommes. Puisque selon le Coran, il n’y a pas de distinction entre les sexes, il n’est pas logique d’essayer de couvrir les femmes en se basant sur la crainte des hommes d’être excités par celles-ci. Si le problème est l’excitation des hommes, alors ne serait-il pas beaucoup plus logique que les hommes s’enferment chez eux ou sortent en se couvrant le visage pour éviter de voir ce qui les entoure ? Vu les probabilités de leur excitation, il devrait opter pour l’élimination totale du risque plutôt que de couvrir les femmes.

Toutes sortes de détails pourraient être appliquées à ce sujet. Par exemple, si certaines personnes pensent que la voix d’une femme excite et qu’on devrait l’empêcher de parler, la même chose s’appliquerait aux hommes. Si on ne devrait pas écouter les dires ou les chansons d’une femme, alors il faudrait aussi prendre en compte le fait que les femmes peuvent être excitées par la voix d’un homme ; cette restriction s’appliquerait donc aussi aux hommes. Si les fanatiques souhaitent rendre valables ces règles erronées et s’ils insistent pour essayer de convaincre les gens, alors ils devraient imposer les mêmes mesures aux hommes.

Cependant, la logique qui s’applique dans l’Islam est bien sûr celle du Coran et il n’y a pas de telles restrictions dans la logique coranique. Ces restrictions que les fanatiques souhaitent appliquer ont sans doute été fabriquées dans le but d’imposer des contrôles et des limitations des libertés. Elles ne servent qu’à créer d’énormes problèmes aux communautés et finalement, conduisent à la catastrophe dans les sociétés où vivent ces fanatiques.

Comme dans tous les domaines, les femmes et les hommes sont égaux en termes de chasteté. L’adultère est interdit pour les femmes et pour les hommes. Comme Dieu le révèle dans le verset 35 de la Sourate al-Ahzab “… gardiens de leur chasteté et gardiennes”, les hommes ont la même obligation d’être chastes et purs que les femmes. Cependant, couvrir les gens, les empêcher de sortir, de se rencontrer ou de parler ne sont pas un moyen de parvenir à ce résultat. L’adoption des valeurs morales du Coran par les gens constitue le seul moyen d’aboutir à cette fin. Les êtres humains ne sont pas des créatures sauvages qui agissent selon leur instinct et qui se laissent emporter là où leurs désirs les conduisent. Les êtres humains sont des entités qui, par leur intelligence, leur prise de conscience et plus important, par les valeurs morales que Dieu leur enseigne et par leur crainte et amour envers Lui, ont la capacité de distinguer le bien du mal.

Par conséquent, ce qui va déterminer le comportement chaste ou non d’une personne, ce n’est pas à quel point elle expose son corps ou à quel point on peut voir ses cheveux, mais ce sera sa crainte de Dieu et ses valeurs morales. Dieu révèle dans un verset “… C’est pour que Dieu sache celui qui Le craint en secret… ” (Coran, 5 : 94) qu’Il éprouvera les gens même si personne ne peut les voir. Donc, utiliser la contrainte, les emprisonner dans leur maison et généralement recourir à la violence, ne peut assurer qu’ils vivent par la religion ou respectent ce qui est légal et illégal. la foi, les valeurs morales et le culte doivent provenir du cœur, de la volonté.

Les femmes et les hommes sont égaux en termes de chasteté dans le Coran comme dans toutes les autres questions. Le critère de comportement chaste n’est pas la légèreté de la tenue vestimentaire ou le nombre de cheveux visible mais plutôt la crainte de Dieu et la vertu morale.

Le Coran Se Réfère Au Jilbab et Non Au Voile de Tête

Comme on peut le voir à partir de toutes les analyses détaillées ci-dessus, sous l’influence des déclarations spécieuses et des descriptions forcées de divers commentateurs, le verset 31 de la Sourate an-Nur est utilisé comme preuve supposée pour l’idée de voile de tête. Celui-ci s’est littéralement transformé en un tabou. Il est étonnant de voir comment un verset qui ne dit rien à propos du voile de tête, ne fournit aucune information au sujet de la tête et décrit le voile des seins, peut être interprété dans une telle manière si différente.

L’autre élément assez étonnant, c’est que beaucoup de gens qui considèrent le voile de tête comme la seule obligation de la foi – alors que celui-ci n’est pas mentionné dans le Coran – ne parlent jamais du verset 59 de la Sourate al-Ahzab, qui parle de vêtement d’extérieur. Ils ont transformé le voile de tête qui ne figure pas dans le Coran en un commandement. Cependant, ils ignorent totalement le commandement concernant le vêtement d’extérieur qu’on retrouve dans le Coran.

Voyons maintenant comment le vêtement d’extérieur apparaît en effet dans la Sourate al-Ahzab et pourquoi les partisans du voile de tête décident de l’ignorer :

Sourate Al-Ahzab, Verset 59

O Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs vêtements d’extérieurs (jilbab) : elles en seront plus vite reconnues [comme libres et chastes] et éviteront d’être offensées. Dieu est Pardonneur et Miséricordieux. (Coran, 33:59)

Le sens du mot arabe “jilbab” dans le verset est une mante ou un vêtement qui couvre le corps de haut en bas. Ce verset de la Sourate al-Ahzab décrit donc très clairement un vêtement qui couvre la tête et le corps tout entier. Il y a une raison importante mentionnée pour le port d’un tel vêtement et c’est pour que les femmes musulmanes soient reconnues comme libres et chastes.

Cela signifie que certains environnements ne sont pas adaptés au déplacement et à une tenue vestimentaire libre pour les femmes. la structure d’une société et le niveau moral de ses membres peuvent parfois être en-dessous du degré de civilisation. Certaines communautés condamnent les femmes qui ne se promènent pas totalement couvertes et peuvent même aller jusqu‘à leur infliger des harcèlements verbaux ou physiques. de toute évidence, dans des conditions normales, les femmes n’iront pas dans de tels endroits à moins qu’elles n’aient d’autre choix. Cependant, quand elles doivent s’y trouver, il est essentiel qu’elles montrent qu’elles sont musulmanes et chastes pour éviter d’éventuelles conséquences indésirables. Le jilbab porté par les Musulmanes dans de tels environnements est à cette fin, une précaution.

C’est bien une chose dont la décision appartient à la femme elle-même. Les sociétés démocratiques et modernes ne répondent généralement pas à cette description de “lieux dangereux”. Par conséquent, les femmes dans les sociétés occidentales ne sentent généralement pas la nécessité de se couvrir. Cela dit, ces sociétés peuvent comprendre des personnes qui représentent effectivement une menace pour elles. Donc, si une femme ne pense pas être en sécurité, elle peut très bien choisir de se couvrir même dans une société occidentale. Car la condition essentielle mentionnée dans le verset est d’empêcher que la femme musulmane soit mal jugée selon sa tenue vestimentaire et offensée.

Revendiquer Le Voile de Tête Mais Ne Jamais Mentionner Le Jilbab

Si nous en revenons au sujet du voile de tête, une femme peut dire : “Le voile de tête apparaît dans le Coran et je le note dans le verset 59 de la Sourate al-Ahzab” et le porter comme elle le souhaite. Ce faisant, elle préfère le voile de tête au voile complet et interprète ainsi le voile. Cependant, si une personne dit : “Le voile de tête apparaît dans le Coran et je le vois dans le verset 31 de la Sourate an-Nur”, elle ne dit pas la vérité. Cela constitue un danger car notre Seigneur mentionne ceux qui considèrent les choses licites comme illicites et déforment les versets du Coran. Prétendre – alors qu’il est bien conscient de la vérité – qu’un commandement apparaît dans le Coran alors qu’en réalité il n’y figure pas, peut représenter une grave offense aux yeux de Dieu.

Ce qui est surprenant, c’est que certaines personnes qui considèrent le voile de tête comme un symbole fondamental de la foi et le défendent sans ambiguïté ne mentionnent presque jamais la référence au voile intégral dans le Coran.

En effet, certaines personnes qui mesurent la dévotion religieuse et la supériorité avec le voile de tête – bien que Dieu dise que la supériorité repose sur la piété – ne mentionnent jamais le véritable commandement sur le jilbab dans le Coran. Bien que le Coran n’énonce rien sur le voile (de tête) mais renferme un commandement explicite sur le jilbab, ils préfèrent revendiquer quelque chose qui ne figure pas dans le Coran. Il est assez étonnant de voir comment le voile (de tête) peut tant représenter aux yeux des gens tout en n’affirment rien sur le jilbab.

 

Si elle le souhaite, une femme peut dire : “La pratique du voile (de tête) apparaît dans le Coran et je peux la noter dans le verset 59 de la Sourate 33” et choisir de se couvrir la tête. Ce faisant, elle préfère le voile (de tête) au voile complet et interprète ainsi le voile. Cependant, il est faux de dire que c’est ce que commande le verset 31 de la Sourate 33 parce que le Coran ne dit rien à propos du voile de (tête).

La référence au port du jilbab dans le verset 59 de la Sourate 33 revient entièrement au jugement de la femme musulmane. Comme les femmes se sentent en sécurité dans les sociétés démocratiques et civilisées, elles ne ressentent généralement pas le besoin de porter le jilbab et de se couvrir entièrement. Certaines femmes cependant ne se sentent pas à l’aise même dans ces communautés. Ce qui est important, c’est d’empêcher que la femme soit mal comprise ou harcelée en raison de sa tenue vestimentaire.

La Femme Musulmane Sait Comment Se Vêtir Conformément Au Coran

La femme peut entièrement se couvrir ou se vêtir légèrement. Une fois qu’elle dit : “Je suis musulmane”, personne n’a le droit de la juger. Aux yeux du Coran, la supériorité ne réside pas dans la tenue vestimentaire de la personne mais dans sa piété.

Il y a lieu ici de souligner un point important : une femme musulmane sait parfaitement comment s’habiller conformément au Coran de sorte qu’il n’est pas nécessaire que les hommes disent aux femmes comment elles doivent se vêtir. Un homme n’a aucun droit de s’immiscer dans le choix vestimentaire de la femme et encore moins de lui dire comment s’habiller ou la juger. Dieu n’a pas donné ce droit à l’homme. Aujourd’hui, il s’agit d’une question importante qui doit être soulevée et accentuée, en particulier dans les sociétés musulmanes.

Une femme peut porter le voile (de tête) ou non, se voiler intégralement ou porter des vêtements légers. Une fois qu’elle dit : “Je suis musulmane”, personne n’a le droit de la juger. Ce n’est qu’aux yeux de Dieu que l’on sait qui est plus vertueux. C’est la sincérité qui compte dans la foi et non les vêtements. de la même façon qu’une femme qui se voile intégralement peut être non sincère et entrer en enfer, une femme qui porte des vêtements légers peut quant à elle, mériter l’entrée au paradis. C’est Dieu seul Qui décidera.

Lorsque des gens adoptent des guides autres que le Coran, des problèmes qui ne sont pas adaptés à la nature humaine surgissent et ceux-ci développeront invariablement divers ennuis. de plus, ces derniers peuvent cesser de devenir des problèmes individuels et se transformer en des problèmes ou conflits sociaux. la distinction fondée sur les formes de tenue vestimentaire – comme se voiler ou non la tête et se couvrir intégralement ou porter des vêtements légers – est une fausse perception qui n’a pas sa place dans le Coran et qui conduit à des tensions dans la société. Dieu révèle dans un verset que selon le Coran, la supériorité ne repose pas sur la tenue vestimentaire ou sur l’apparence extérieure, mais dans la piété ou la taqwa (agir avec la crainte de Dieu) :

O enfants d’Adam ! Nous avons fait descendre sur vous un vêtement pour cacher vos parties honteuses, ainsi que des parures. – Mais le vêtement de la piété voilà qui est meilleur. – C’est un des signes (de la puissance) de Dieu. Afin qu’ils se rappellent. (Coran, 7 : 26)

La foi se vit dans le cœur et s’applique dans la réalité. la foi se manifeste à travers les vertus morales, la cordialité, l’affection, la générosité, l’indulgence, la qualité, la culture, les manières, et la conception de l’art et de la science d’une personne ; en bref, à travers tout. Il est donc important d’évaluer les gens à travers leurs vertus morales et non par leur apparence extérieure.

Quelle que soit leur apparence extérieure, les gens qui disent : “Je suis un Musulman” sont tous des Musulmans précieux. Il est faux de discriminer les gens, personne n’a ce droit.

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